Conan vu le 2011-08-23 | |
C’est une groooosse déception. On sent que Nispel a bossé son truc, a fait du mieux qu’il pouvait, mais au final est complètement hors sujet. 1/20 : un point pour l’encre. Le film souffre principalement de trois tares (qu’on pourrait sans doute résumer à une seule) : 1 - le film est basé sur le personnage de Conan (ça commence par sa naissance, et le film porte son nom, et tout est basé sur lui). Pourtant … le personnage n’existe jamais ! A l’écran, on voit un gros gars musclé qui tape sur tout ce qui bouge, et a 3 ou 4 phrases de dialogues (avec assez peu de mot, parceque bon, c’est un barbare quoi). C’est sans doute la pire chose qui pouvait arriver à l’adaptation. 2 - le monde dans lequel Conan évolue est plutôt chouette ; pas mal d’images de synthèses assez sympa. Pourtant … ce monde n’existe pas non plus. D’ailleurs, la plupart du temps, le héros se retrouve à voyager dans des endroits complètements vides. 3 - l’histoire. Mon Dieu, est-ce vraiment possible de faire un truc aussi naze ? C’est sans doute ce point là qui entraine les deux autres : le réalisateur s’est focalisé sur cette histoire de vengeance, et rien d’autre n’est montré à l’écran. Conan est un rouleau compresseur qui bute tout ce qui bouge jusqu’à venger son père. C’est d’autant plus inintéressant qu’à la différence d’un Kill Bill, les relations entre les personnages (qui de toute façon n’existent pas) sont nulles ou réduites au minimum (moi tuer toi). On sent que Nispel a bossé son sujet, parceque les divers tribus et noms sont bien tirés des aventures de Conan. Pourtant, l’histoire est d’une nullité peu commune. Un type veut asservir le monde, et Conan le tue pour venger son père. Youpi. Les motivations du méchants sont franchement obscures, la façon sont il veut asservir le monde est carrément rock’n’roll (j’avoue ne pas avoir vraiment compris, on peut se demander si les scénaristes n’ont pas simplement passé ce point à la trappe), et il y a des incohérences difficilement pardonnables (le méchant passe 20 ans à chercher une gonze que Conan trouve en 15 secondes chrono, et par contre ensuite il la retrouve systématiquement - sur un bateau, dans une forêt - comme s’il lui avait collé un gps au cul). Bref : pas original pour deux sous, plein d’incohérences, rien à sauver de ce côté-là (ni du côté de chez Swann, d’ailleurs). Après, les décors et costumes sont chouettes. Les combats sont pas mal. Le casting est plutôt réussi. On ne passe pas un mauvais moment. Mais bon, y’a encore quelques faiblesses qui enfoncent le film : les monstres sont très très laids (était-il obligatoire d’en mettre ?), la scène « d’amour » arrive comme un cheveu sur la soupe, et les personnages passent leur temps à brandir leur épée en l’air en hurlant (quand ils sont contents, tristes, ou qu’ils ont mal aux dents), ce qui est franchement moche. Niveau acteurs, Leo Howard (qui joue Conan jeune) a de toute évidence bien révisé le film avec Schwarzy. Ça fonctionne plutôt bien sur quelques scènes ; moins sur d’autres (mais bon, c’est aussi la faute au pitch). Jason Momoa est plutôt correct aussi. La gonze (Rachel Nichols) est très mimi, les méchants sont moches, Ron Perlman se demande ce qu’il fou dans cette galère, et Saïd Taghmaoui assure le minimum syndical. La première scène est plutôt fidèle (naissance de Conan sur un champ de bataille), mais débute avec un bébé intra-utérin d’une laideur peu commune, et finit avec un bébé extra-utérin d’une laideur équivalente (et aussi d’un type qui lève son épée au ciel en hurlant, parcequ’il est trop triste). On se dit que c’est mal barré pour la suite, et la seconde scène (la seule à sauver du lot) ne nous donne pas raison : Conan a 9 ans, et prouve que c’est une guerrier qui fait pas rigoler. Après, ça se (re)gâte, et on a pas grand-chose à faire que regarder les scènes de combats s’enchainer sans grande fluidité. En conclusion : le personnage n’existe pas, le monde n’existe pas, et l’histoire ne devrait pas exister, tout comme le film. |