Chaque fois que je vois un Miyazaki au cinéma, je me prends une claque. Le Vent Se Lève est un ovni dans la carrière du cinéaste, mais il ne fait pourtant pas exception à cette règle. Plus adulte que les films précédents, il se place pourtant dans la continuité de Ponyo (qui était tout aussi magnifique). Le dessin est toujours sublime, et la musique du fidèle Joe Hisaishi est encore une fois originale et très belle. Le film est à la fois poétique, émouvant et mélancolique. On commence par un passage qui rappel les anciens films du réalisateurs (notamment le Château Ambulant), comme pour faire un lien qui ne serait plus visible par la suite. Jiro est un rêveur, et le film passe comme dans un rêve. Mais régulièrement, des passages ou des personnages ancrent le récit dans la réalité. L’histoire est ainsi parsemé d’un double discours, qui à la fois rendent le personnage principal extrêmement sympathique, et aussi mettent en avant ses choix - égoïstes, qui ont des conséquences tragiques. . Les autres personnages sont aussi tous très réussis, volontaires et parfois drôles. Bien sûr, l’histoire de Jiro s’inscrit aussi dans l’Histoire, avec la mutation du Japon au début des années 1900 et le passage du Moyen Âge à l’ère industrielle. Miyazaki en profite pour mettre ses thèmes favoris : le monstre de la guerre qui détruit tout, le conflit nature / industrie, le rêve et le merveilleux. Le film est tellement riche que c’en est presque enivrant. Il est surtout très émouvant, l’histoire d’amour est très belle (c’est la première fois que j’en vois une dans un Miyazaki ?), mais c’est la tristesse qui l’emporte tout au long de la seconde partie. Le vent se lève, et détruit tous les rêves du personnage principal. Il faut pourtant tenter de vivre, avec ses regrets. |