Pour tous ceux, qui ont raté l’excellent ‘Inside Job’, ce film donne une bonne séance de rattrapage sur la crise financière des subprimes de 2008. Les deux films partagent d’ailleurs les mêmes références aux braquages de banques dans leur titre. Et il ne faut pas s’y tromper, dans le film, les auteurs du casse du siècle ne sont pas les protagonistes, mais plutôt les grosses banques qui ont monté le produit financier, l’ont dénaturé et ont fait payer le crash résultant au contribuable. Alors, disons-le tout net : la forme, c’est pas ça du tout. La musique est la plupart du temps trop forte et mal choisie, voire carrément handicapante pour suivre le film. Le parti pris de faire quelques scènes dans lesquelles des néophytes expliquent les produits financiers impliqués ne sont pas super réussies non plus (malgré tout l’amour que je porte à Selena Gomez ). Les explications sont souvent trop techniques et trop confuses. Le fait que certains personnages s’adressent parfois directement à la caméra (dans le style ‘House of Cards’) passe plutôt bien. Par contre, certaines scènes sont monté à la hache avec des images très rapides n’ayant aucun rapport immédiat avec l’action, pour montrer … je sais pas trop en fait. Et pourtant, ça fonctionne quand même. Grâce aux personnages et au casting. Christian Bale, tout d’abord. C’est de loin celui qui tire le mieux son épingle du jeu. Il est là pour donner l’analyse froide et logique du phénomène. Steve Carrel n’est pas spécialement en reste. C’est probablement le personnage que l’on voit le plus. Il est là pour la ‘caution morale’ (je mets ça entre guillemet, puisqu’il gère un fond d’investissement et donc fait partie du système – le personnage en a d’ailleurs profondément conscience). C’est lui qui challenge les banquiers sur le montage des produits, les agences de notations, et qui découvre le désastre immobilier (l’impact sur le quidam moyen est montré, mais pas assez à mon goût). Ryan Gosling est assez peu présent. C’est le narrateur de l’histoire, son personnage est plutôt réussi. C’est aussi un parfait enculé (normal, il travaille pour une banque ). Mettre Brad Pitt sur l’affiche, c’est limite de la publicité mensongère. Par contre, le duo John Magaro / Finn Wittrock (qui sont plus présent, sur le même segment narratif) est assez réussi, et montre bien que les protagonistes sont bien les mêmes que ceux qu’ils essaient de piéger, c’est-à-dire des financiers prêt à tout pour faire du pognon, quelques soient les conséquences. Grâce à ce melting pot de personnages haut en couleurs, le film arrive à montrer les dessous de la crise de façon assez originale. Ce n’est pas au niveau de ‘Inside Job’, mais ça reste assez divertissant et original. Bon, c’est un poil déprimant, mais c’est la vie. D’ailleurs il parait que c’est une histoire vraie. |