Ad Astra vu le 2019-09-19 | |
J’y suis allé sur le seul postulat que l’on verrait Brad Pitt dans l’espace. Et c’est exactement ce que j’ai vu. Le film est construit comme la quête spirituelle d’un fils, qui veut continuer à vivre malgré l’abandon de son père, et sans faire les mêmes erreurs que lui. Pour être tout à fait honnête, c’est montré avec des gros sabots, et ça occupe pas les 2 heures du film. On ne peut d’ailleurs pas dire que ça soit particulièrement passionnant. Surtout que le film est très froid, très clinique. Jeu d’acteur tout en subtilités (sic). Pas ou peu de musique. Peu de dialogues. Des tests psychologiques robotisés. Émotions des personnages réprimés ou inexistantes. Tout cela fait prendre pas mal de distance ; on ne se sent jamais, à aucun moment, concerné par l’intrigue ou le personnage, et il est quasi impossible de s’identifier à lui. D’autant plus que le personnage de Brad Pitt (et de son père, dans une moindre mesure) est présenté comme l’archétype du héros. C’est d’ailleurs, à mes yeux, le principal intérêt du film : montrer le côté sombre des héros hollywoodien : l’asociabilité. La solitude. L’arrogance. Il y a pas mal de bonnes idées dans le film : la station orbitale pas en orbite, les vols commerciaux vers la lune, l’agence spatiale militaire privée, et les stations lunaires et martiennes. Elles ne servent malheureusement que de toile de fond au voyage du personnage et ne sont jamais vraiment exploitées. J’ai aussi aimé le voyage solitaire du personnage dans l’espace. C’est (j’imagine ?) une image assez juste de ce qu’est le vide interstellaire (je parle au sens propre, je ne compte pas aborder le fond du film ). J’ai quand même quelques doutes quant aux images et la façon dont elles vont vieillir (surtout les images de la Lune et Mars). On doit encore pouvoir trouver ça chouette en 2019, mais je parie que d’ici 2 à 3 on trouvera ça sera atrocement moche. Je passe rapidement sur la partie bombe atomique qui permet de régler tous les problèmes. C’est vraiment dommage d’avoir utilisé cette facilité, et ça donne un énorme coup à la crédibilité du film. En quelques mots : je ne me suis jamais senti concerné, et je me suis emmerdé pendant presque tout le film. A oublier. |