Les critiques ciné de Manu, pour la plupart postées sur Allociné. Ou pas, d'ailleurs.
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Loin d'elle vu le 2007-03-19 | |
Premier long métrage de Sarah Polley, sur le thème (difficile) de la maladie d’Alzheimer. Adapté d’un roman, le film retrace l’histoire d’un couple âgé, au Canada. La femme ayant la maladie d’Alzheimer, elle décide d’aller dans un centre de soin. Julie Christie incarne le rôle avec un feu intérieur incroyable. Gordon Pinsent est lui aussi très bon. Le début est très lent et long ; on comprend vite où la réalisatrice veut en venir, mais elle nous l’explique tout de même dans des longs plans répétitifs. La suite est bien plus intéressante et plus triste. L’émotion est là, et la description de la vie dans ces centres de soin (la réalisatrice s’est inspirée de l’endroit où elle visitait sa grand-mère) est éloquente. Pari réussit pour Sarah Polley. |
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Curse of the golden flower vu le 2007-03-19 | |
Des chrysanthèmes au pays du Lotus bleu. Si on oublie le titre français d’un ridicule achevé (« la cité interdite »), le film conte l’histoire de personnages imaginaires, en Chine, au début du Xème siècle. Histoire d’intrigues de palais, de trahison et de tromperies. Le style visuel du film est très coloré et d’un graphisme à coupé le souffle. Il aurait donc fallut que Zhang Yimou soit un manchot pour rater le film avec une image d’un tel esthétisme, et fort heureusement il n’en est rien. Gong Li joue assez bien, Chow Yun-Fat a assez de présence pour rendre l’empereur crédible, mais la véritable bonne surprise, c’est Ye Liu qui tire assez bien son épingle du jeu. L’histoire n’est pas transcendante, et le film est clairement réalisé pour l’exportation, mais le tout fonctionne assez bien. Rythmé par les fonctionnaires qui sonnent toutes les deux heures en scandant des maximes Confucéennes, justement l’heure à laquelle l’impératrice doit prendre son médicament, le film gagne en rythme au fur et à mesure qu’il avance dans sa tragique marche. C’est beau, c’est triste, mais vide et vite oublié. | |
Entre adultes vu le 2007-03-02 | |
Légère déception : ce film est très en deçà de l’œuvre précédente du réalisateur (Je ne suis pas là pour être aimé). Le film montre une ribambelle de personnages, vu par couples, l’histoire étant découpée en scènes où l’on découvre un couple, introduite par un écran noir et le nom des deux protagonistes. Contre : caméra à l’épaule, mais plans fixes ; la mise en scène est minimaliste. Certes, cela sert le propos, mais bon. L’image est numérique et floue. Flotte un air d’amateurisme. Beaucoup de silences et de temps morts. Le propos paraît aussi assez vain ; on comprend bien vite que le constat sur l’amour n’est pas très reluisant, mais à force de nous montrer des situations amoureuses différentes, l’auteur se perd dans le démonstratif et ne démontre finalement rien du tout. Pour : l’affiche mais surtout les dialogues, truculents. La petite musique de comptine entre chaque scène est aussi fort sympathique. Les acteurs, excellents, les dialogues et la mise en scène contribue à donner au film une marque extrêmement réaliste. Par ailleurs, les acteurs ressemblent à des gens de tous les jours. Le ton est souvent très léger et parfois drôle. Au final, on passe un moment sympathique, devant un film original. Mais sans plus. |
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Letters from Iwo Jima vu le 2007-02-22 | |
WWII vue par Eastwood, deuxième ! Je dois avouer qu’après le mitigé «Flag of our fathers», j’ai hésité à aller voir ce deuxième opus. Le film démarre sur une vue superbe de la plage d’Iwo Jima, avec une musique sublime, et le ton est donné. Par ailleurs, l’affiche montrant le général japonais marcher sur la plage est extrêmement bien choisie et reflète bien le film. Indéniablement supérieur au premier opus, «Letters» montre avec talent la vie de ces soldats japonais avant et pendant l’attaque américaine. Simplement ces soldats, en dénonçant parfois les excès américains, ou ceux de la police militaire japonaise. Ken Watanabe éclabousse de son charisme la grosse partie du film. Le seul reproche que l’on peut accorder, c’est un certain manque d’intensité, du à la fois au scénario mais aussi au grain de l’image (superbe, mais cantonné à des couleurs très fades), et aussi la légère tendance contemplative du film. Comme «Flag», pas un chef d’œuvre, mais nous plonge durablement et avec succès dans cette époque de fin de guerre. | |
La vie des autres vu le 2007-02-19 | |
La sonate de l’homme bon ... L’histoire se passe en 1980 en Allemagne de l’Est. Un officier de la Stasi est chargé de surveiller un célèbre écrivain. Le film est édifiant. Beau et triste à la fois, de part la mise en scène très sobre et les couleurs sombres. L’histoire est parfaitement servie par ses deux acteurs principaux, Thomas Thieme et Ulrich Mühe, extraordinaires. Une belle histoire, bien filmée et bien jouée, que demander de plus ? | |
Inland Empire vu le 2007-02-13 | |
Pas de lendemain bleu pour David Lynch. Peut-on aimer un film auquel on ne comprend rien ? La question prend tout son sens devant le dernier film de David Lynch. Il faut dire que niveau réalisation, c’est impeccable. Pas mal de gros plans des personnages qui m’ont fait penser à un film de Bergman. Les acteurs sont tous très convainquant, et la musique accompagne parfaitement l’ensemble (la bande son est excellente). Mais voilà, voire pendant quasiment 3 heures des scènes se suivre sans rapport apparent les unes avec les autres, ça lasse. En plus, chaque scène possède une signification qui n’est pas immédiatement compréhensible ; il faut savoir lire les codes, références et paraboles du réalisateur. J’ai essayé de comprendre pendant la première heure et demi, je le jure. Mais j’ai finalement laissé tomber de guerre lasse. Et c’est bien dommage. On peut se demander quel est l’intérêt de compliquer l’histoire à outrance. En plus, l’ambiance rendue par l’image et la musique est très glauque et stressante … On peut pas dire qu’on pas un bon moment. | |
Odette Toulemonde vu le 2007-02-09 | |
Marry Poppins en Belgique. Il s’agit d’une fable moderne, une histoire d’amour improbable entre une employée de supermarché et un auteur à succès. Si le ton reste léger, et en cela on retrouve un peu l’ambiance des livres de EE Schmitt, le trait est volontairement grossier. Et à la longue à force de surfer sur des clichés, on fatigue. Le filme traine aussi un certain nombre d’effets pas déplaisants, mais inutiles : ainsi l’état d’esprit d’Odette est caractérisée par une lévitation ou une vision de Jésus (ce choix est par ailleurs très discutable). Au final, c’est quand même long ; il y a des scènes sympathiques, avec une bonne représentation du bonheur et des acteurs au top (sauf Dupontel, qui a du mal à faire dans le miséralisme … peut-on le blâmer ?), mais il y a aussi moyen de s’emmerder sec. Dans le même genre, on a vu mieux. |
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Blood diamond vu le 2007-02-01 | |
Ne boudons pas notre plaisir, Blood Diamond est extrêmement plaisant à regarder. Le tout est très bien filmé, les acteurs (DiCaprio en tête) sont excellents. Mais. Hé oui, il y a un « mais ». Avant de développer, laissez-moi reprendre l’histoire : elle est centrée autour de trois personnages : DiCaprio est un trafiquant qui cherche à récupérer des diamants, Connely est une journaliste qui veut dénoncer le trafic de diamants, et Hounsou est un pauvre pêcheur qui subit la guérilla et trouve un diamant exceptionnel. Le tout au Sierra Leone (en Afrique donc), sur fond de guerre civile. Il s’agit donc d’un film d’action / aventure, sur fond de trafic de diamant en Afrique, sujet pour le moins politique et intéressant. L’image est très belle, et les plans sont souvent fixes et bien montés ; au final, cela sert et dessert le film, dans le sens où les atrocités et la violence montrée sont finalement moins choquantes et passent très facilement à l’écran. Si le film montre les enfants soldats et autres problèmes africains (TIA – This Is Africa - comme ils disent), il ne mise pas tout sur le réaliste. Autant lorsque cela sert le récit (un pauvre pêcheur Africain qui parle couramment anglais, une journaliste qui retrouve en 3 min une famille de réfugiés, etc.), ça passe, autant parfois cela devient gênant. Mais (voyez, j’y reviens) ce qui plombe vraiment le film, c’est la fin. Longue, complaisante, improbable. En quelques minutes, tout le cynisme du film et le constat sur la situation au Sierra Leone est balayé par un revers scénaristique sortit d’on ne sait où. Reste que la première partie du film est fort sympathique, et DiCaprio, qui nous sort une nouvelle fois une prestation bluffante. | |
Bobby vu le 2007-01-29 | |
Doté d’un casting impressionnant, « Bobby » nous raconte l’histoire croisée d’une multitude de personnages le jour de l’assassinat de Robert Francis Kennedy. Le tout entrecoupé de films d’archive du sénateur en campagne. Le film aborde ainsi plusieurs sujets : le racisme, la guerre, la drogue, et même l’environnement. Des sujets d’époque, mais qui restent douloureusement d’actualité. Le film a ainsi un doux relent de « Crash », avec ces destins croisés et son fond humaniste, tout en restant un bon cran au-dessus du film de Paul Haggis. Les différents acteurs sont tous à la hauteur de ce qu’on pouvait espérer ; la seule chose que l’on puisse vraiment reprocher au film, c’est d’idéaliser Bobby Kennedy à outrance. | |
Rocky Balboa vu le 2007-01-24 | |
Come-back réussi pour Stalone, qui nous offre avec Rocky Balboa une belle histoire d’homme, et une légende de la boxe. Le film commence avec la même B.O. que le premier opus, par Bill Conti, et c’est tant mieux. C’est l’histoire d’un vieux boxeur malmené par la vie, qui s’est accepté tel qu’il est et donne des leçons de vie. C’est mièvre, plein de bonnes et belles choses, mais ça fonctionne. Niveau réalisation, rien à redire. On évite les clichés, et le trop larmoyant. Surtout, l’émotion reste intacte, et la fin du film (le combat de boxe) est électrisante. C’est la véritable preuve que le film fonctionne. En véritable successeur du premier Rocky, ce film clôt la série avec brio. |