Les critiques ciné de Manu, pour la plupart postées sur Allociné. Ou pas, d'ailleurs.
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Joker vu le 2019-10-16 | |
J’avoue que le film a été tellement survendu que je ne peux empêcher une certaine déception de poindre. Mais que je vous rassure de suite : ça reste bon. Le film évite plusieursécueils, notamment le misérabilisme. Car le film montre quasiment tout le temps à l’écran un looser, un type atteint d’une maladie mentale légère et à qui la vie ne fait pas spécialement de cadeaux (alors qu’il bosse comme clown, un comble ?). Il évite aussi de trop sublimer son personnage principal, et par là même évite le principal écueil que se sont pris en pleine tronche tous les derniers Marvel (à avoir, l’autoréférence à outrance, le nombrilisme, bref, d’être un film centré sur son propre univers). On a bien quelques (subtiles ?) références à Batman, mais ça reste très léger (et sans vouloir spoiler quoi que ce soit, il n’y a aucun super héros dans le film). Le film essaie aussi de monter quelque chose, de passer un message. On a pas mal parlé en France du lien avec le mouvement des gilets jaunes. C’est en partie vrai. C’est plus large que cela en fait. Le film parle de fracture sociale, et de l’impossibilité de dialogue entre ceux perçu comme les élites, et ceux qui sont en bas de l’échelle sociale. Le film commence d’ailleurs par un climat social assez tendu (grève des éboueurs). Le Joker fait complètement partie de ceux qui souffrent et sont en colère, et il incarne parfaitement à la fois cette catégorie, mais aussi pas mal la ville dans laquelle se passe l’action (qui pourrait être n’importe quelle ville américaine). Sans pour autant être ériger en symbole (ou alors bien peu). Je trouve cet équilibre intéressant, même si je suis quand même un peu sur ma faim sur les enjeux et les tenants et aboutissants. La scène avec de Niro est assez chouette, dans ce qu’elle montre (il se pose en défenseur de la morale sans assumer ses fautes en la matière). J’aurais aimé que le film joue un peu plus sur cette ambivalence et montre plus de chose sur le conflit et les positions. Mais bon. On a aussi quelques longueurs, je trouve. 2h, c’est un gros maximum pour un film. Pas mal de violences (dont une scène assez gore). Joachim Phoenix est fantastique. Métamorphosé, il incarne vraiment son personnage. Après, je trouve que le rire forcé est un peu foiré – je comprends la démarche, mais je trouve que ça ne fonctionne pas des masses. Difficile de parler du reste du casting tant Phoenix est omniprésent. C’est vraiment bien filmé ; la photographie est très chouette. Et certaines mises en scènes sont vraiment sympa ; il y a quelques idées de cinéma, c’est toujours agréable. Peut-être ce que j’ai vu de mieux sur l’univers de Batman depuis les Tim Burton. Et Lego Batman, bien sûr | |
Wildlife - Une Saison Ardente vu le 2019-10-14 | |
Je suis mi-figue mi-raisin. C'est plutôt bien filmé (la photographie est superbe). C'est bien joué (mention spéciale à Ed Oxenbould, qui joue le fils). L'intrigue est intéressante (même si le lien avec le titre ou l'incendie est assez vague), sur les conditions sociale et la déliquescence du couple. Après, je trouve ça pas super crédible (notamment le personnage de la mère, dont on a du mal à comprendre la motivation). | |
Le Jeu vu le 2019-10-06 | |
Comédie dramatique autour du couple et des petits secrets. Quatre couples d'amis d'enfances décident, lors d'un diner, de mettre leur téléphones portables au milieu de la table et de lire en commun chacun des messages reçus. L'occasion de voir ce que les membres d'un couple se cachent l'un l'autre. C'est souvent assez drôle, parfois assez dramatique (le personnage de Vincent Elbaz y va très très fort). Le casting, emmené par De Groot, est plutôt sympathique. On passe un bon moment. | |
Bohemian Rhapsody vu le 2019-09-22 | |
En préambule, je dois préciser que comme John Miles chantait « Music was my first love, and it will be my last », Queen était mon premier amour, et ça serait probablement le dernier. Ou l'avant dernier, peut importe. Je n'attendais pas grand chose de ce biopic, malgré des retours plutôt positifs, et je n'étais pas allé le voir en salle. Grand bien m'en a pris. Parceque ça fait tout juste l'affaire comme film du dimanche soir. Je pense que le film pèche à la fois par manque et par excès d'ambition. D'une part, il ne montre rien et ne prend jamais aucun risque, et d'autre part a le souhait de monter une grosse partie de la carrière du groupe, les relations de Freddy avec sa famille, ses amants, les relations entre les membres du groupe, les relations avec les managers du groupe, les grands succès et notamment l'écriture de Bohemian Rapsody, la maladie de Freddy. J'en oublie peut être. A force de vouloir traiter trop de sujets, le film n'en traite aucun et devient un espace d’imbroglio à la limite du digérable. Il aura fallu choisir une période et un sujet particulier comme a su le faire Bill Pohlad avec beaucoup plus de talent dans Love & Mercy (sur les Beach Boys). J'aurais en fait aimé que le film parle du groupe et nous le montre. Il ne le fait jamais, bien entendu, puisque seul Freddy apparaît à l'écran. Les autres membres n’existent pas. Ils sont au mieux des accessoires dans certaines scènes. Il y a notamment un moment où Freddy plaisante sur le fait qu'il ne sais même pas quelles étaient les études de John Deacon. C'est voulu comme une blague, mais ça m'a presque donné envie de pleurer. John n'existe jamais à l'écran. On ne sais même pas comment il a intégré le groupe. Les autres membres ont une ressemblance physique avec les vrais, et ça s'arrête là. Plus grave encore, aucune complicité ne se dégage entre les différents acteurs. On nous bassine à plusieurs reprises sur le fait que la groupe est une 'famille', dans une tentative pathétique pour parler des relations entre les membres du groupe. Non seulement ça n'est jamais montré, mais on a beaucoup de mal à y croire lorsque c'est dit. J'ai lu des tonnes de très belles choses sur la performance de Rami Malek. Honnêtement ? Le pauvre ne dégage rien. Il est suffisamment (trop, sans doute) enlaidi pour ressembler à Freddy, mais il ne parvient pas à rendre ni son sex appeal, ni son charisme, ni sa démesure. Bref, on s’ennuie gentiment jusqu'au fameux concert Live Aids. Montrer (ou laisser croire, ce qui revient au même) que Queen est à lui seul responsable des dons lors de cet événement n'est pas maladroit. C'est malhonnête, et ça n'apporte rien à part enfoncer un film qui n'en a pas vraiment besoin. Les scènes de concert sont à cet effet particulièrement ratées. Ça fait faux, me disais avec raison Audrey. Globalement, à part cet énorme raté, on ne peut pas dire que le film brille par sa mise en scène. Au début du film, un producteur demande au groupe pourquoi il devrait les produire eux, plutôt qu'un autre groupe de rock. La question qui m'a hanté tout le film, c'est pourquoi avoir fait un biopic sur le groupe Queen plutôt que sur un autre groupe ? La réponse donnée dans le film au producteur était convenue et insipide. La question plus générale sur le biopic ne trouve à mes yeux aucune réponse dans le film. Ça aurait pu parler de n'importe quel autre groupe de rock, tellement le groupe et sa musique sont absents. Enfin bon. Au moins, la BO est pas mal. | |
Ad Astra vu le 2019-09-19 | |
J’y suis allé sur le seul postulat que l’on verrait Brad Pitt dans l’espace. Et c’est exactement ce que j’ai vu. Le film est construit comme la quête spirituelle d’un fils, qui veut continuer à vivre malgré l’abandon de son père, et sans faire les mêmes erreurs que lui. Pour être tout à fait honnête, c’est montré avec des gros sabots, et ça occupe pas les 2 heures du film. On ne peut d’ailleurs pas dire que ça soit particulièrement passionnant. Surtout que le film est très froid, très clinique. Jeu d’acteur tout en subtilités (sic). Pas ou peu de musique. Peu de dialogues. Des tests psychologiques robotisés. Émotions des personnages réprimés ou inexistantes. Tout cela fait prendre pas mal de distance ; on ne se sent jamais, à aucun moment, concerné par l’intrigue ou le personnage, et il est quasi impossible de s’identifier à lui. D’autant plus que le personnage de Brad Pitt (et de son père, dans une moindre mesure) est présenté comme l’archétype du héros. C’est d’ailleurs, à mes yeux, le principal intérêt du film : montrer le côté sombre des héros hollywoodien : l’asociabilité. La solitude. L’arrogance. Il y a pas mal de bonnes idées dans le film : la station orbitale pas en orbite, les vols commerciaux vers la lune, l’agence spatiale militaire privée, et les stations lunaires et martiennes. Elles ne servent malheureusement que de toile de fond au voyage du personnage et ne sont jamais vraiment exploitées. J’ai aussi aimé le voyage solitaire du personnage dans l’espace. C’est (j’imagine ?) une image assez juste de ce qu’est le vide interstellaire (je parle au sens propre, je ne compte pas aborder le fond du film ). J’ai quand même quelques doutes quant aux images et la façon dont elles vont vieillir (surtout les images de la Lune et Mars). On doit encore pouvoir trouver ça chouette en 2019, mais je parie que d’ici 2 à 3 on trouvera ça sera atrocement moche. Je passe rapidement sur la partie bombe atomique qui permet de régler tous les problèmes. C’est vraiment dommage d’avoir utilisé cette facilité, et ça donne un énorme coup à la crédibilité du film. En quelques mots : je ne me suis jamais senti concerné, et je me suis emmerdé pendant presque tout le film. A oublier. |
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Yesterday vu le 2019-07-30 | |
Je suis sorti de la séance à la fois content d'avoir passé un bon moment, mais aussi un peu déçu du résultat offert par Danny Boyle avec ce film. Avec tout d'abord un constat : avec un postulat de départ semblable, c'est moins bien que Jean-Philippe. Certes, le film explore plus le concept : il n'y a pas que les Beatles qui ont disparu. C'est d'ailleurs un running gag dans le film, et l'un des meilleurs. C'est aussi la meilleure pub déguisée pour un soda qu'il m'ai été donné de voir . A contrario, le postulat ne sert presque à rien si ce n'est à lancer l'histoire, qui est une rom'com tout à fait convenable avec le happy end qui va bien et qui est suffisament feel good pour qu'on passe une bonne soirée. La rom'com est agrémentée d'un paquet de blagues plutôt réussies, et portée par un duo d'acteurs tout à fait sympathiques. Les second couteaux sont aussi bien - mention spéciale au père, et à l'agent. Le meilleur pote semble être une copie du pote d'Hugh Grant dans Nothing Hill. En plus noir. Ed Sheeran est étonnant. D'une part, c'est un acteur médiocre qui a l'air constament de se demander ce qu'il fou là, et d'autre part il a suffisament de recul et d'auto dérision pour être drôle. L'un dans l'autre, j'aime bien (mention spéciale à la sonnerie de son téléphone). On a droit aux meilleurs tubes des Beatles, sans que cela soit trop étouffant et trop bourré de références. L'intrigue est rondement menée. Mais le film reste bourré de défaut, et très en deçà du reste de la filmo de notre ami Boyle. Ca manque souvent cruellement de crédibilité. Certaines scènes sortent de nulle part (je pense à la réunion marketing, qui est très drôle par ailleurs). Surtout, l'intrigue est bien trop légère. Enfin bon, ça ne gâche pas le plaisir quand même. On se demande juste pourquoi diable Boyle n'a pas fait appel à Luchini | |
Toy Story 4 vu le 2019-07-25 | |
J'avoue y être allé sans grande motivation, et avoir choisi le film uniquement parceque c'était (de très loin) le mieux noté (derrière Parasite). Au final, c'est une excellente surprise. La première chose qui m'a marquée, c'est la qualité du dessin et de l'animation de Pixar (je pense à la pluie de la première scène, mais c'est vrai pour tous les extérieurs). On a presque aucun mal à croire que c'est un vrai film et pas un dessin animé (alors qu'en fait, on est con, car c'est bien un dessin animé). Je ne vais pas m'apesentir sur le pitch et l'histoire, qui ne font que servir de trame à l'humour et aux scènes de vie. Le film a l'intelligence de ne pas assomer un Grand Message, mais de distiller de ci de là des moments qui nous parlent et suscitent de l'émotion, tout en transportant une idée que tout un chacun est libre d'interpréter à sa manière. C'est aussi très drôle et très accessible. J'ai aussi beaucoup apprécié les pistes explorées par le film, toutes originales et absentes des 3 premiers opus. L'univers de Toy Story est tellement riche. À voir. | |
Parasite vu le 2019-07-18 | |
Retour au cinéma avec ce très beau film de Bong Joon-ho, qui, doit-on vraiment le rapeller, a gagné la Palme d'Or à Cannes cette année. C'est peu être bien la première fois que je vais voir une palme d'or en salle, mais c'est un réalisateur que j'apprécie beaucoup et que je suis depuis The Host (j'ai même vu son film Netflix, c'est dire !). Le film est déjà superbement réalisé. La photgraphie est sublime, et ça regorge d'idée de cinéma. Ca commence comme une comédie de moeurs avec un fond social, puis ça bascule un peu. Disons que certaines scènes sont un peu dérangeantes. J'ai quand même trouvé le tout très bien mené, et la réflexion derrière l'histoire assez intéressante. On est sans doute pas loin du meilleur film de Bong Joon-ho, et j'ai été pris du début à la fin. Avouons-le, j'ai pris une petite claque. Vivement le prochain. | |
The Guilty vu le 2019-06-16 | |
Polard Danois dont l'intrigue est cloisonnée u centre d'appel de la police. Le film met en scène un flic qui a fait une connerie et rejoins le centre d'appel (ça ou la circulation ...). Personnage relativement antipathique, mais qui a tout de même un minimum de conscience professionnel et d'empathie. On va suivre à travers lui une affaire d'enlèvement, uniquement via ses conversations téléphoniques. C'est assez fort, car on participe complètement à l'enquête et on partage la frustration du personnage d'être simples spectateurs. Aussi, quand on aurait pu se dire que le concept était limité et qu'il allait être compliqué de tenir 1h30, on rajoute des personnages, on change de salle, on étoffe l'intrigue. C'est prenant du début à la fin, c'est très bien gaulé, et c'est un sacré bon film. | |
Détective Pikachu vu le 2019-05-31 | |
- « S’il est excité ? Il se fait pipi dessus d’excitation. Ah non. C’est moi. » C’est plutôt une bonne surprise. Je connais à la fois assez mal l’univers Pokemon, et pas du tout le jeu vidéo qui a inspiré le film, et j’avais de grosses réserves, mais ça passe (dans l’espace). L’intrigue est une vague redite de Zootopia, avec une ambiance polard un peu plus sombre. J’aurais d’ailleurs pu (dû ?) anticiper le dernier renversement de situation. Les personnages sont sympathique, et ce qui porte le film, c’est bien le duo entre le jeune détective et Pikachu. Enfin … pour être 100% honnête, ce qui porte le film, c’est principalement Pikachu. Le personnage est bien gaulé et pas mal drôle (d'ailleurs, le début avant que Pikachu n'apparaisse est un peu long et moins intéressant). Le film enchaine grosses scènes d’actions et humour tout en gardant son côté polard noir, ce qui est plutôt un tour de force. Les enfants ont aimé (Gabriel était stressé tout du long), mais la grand-mère a détesté. Sans doute destiné à un publique jeune donc. A noter qu’à l’inverse de Zootopia, la ville a vraiment l’air chouette et on a limite envie d’y aller. Limite. |