Livres lus

DERNIER LIVRE LU (2008-03-15):

State of fear de Michael Crichton -

Comme j’avais pas lu l’avant dernier roman de notre ami Chrichton, j’ai voulu réparer cette erreur au plus vite. Et c’est une nouvelle déception. Décidemment … Bon, évidement, c’est prenant et bien écrit, mais c’est loin d’être la panacée. Déjà, le roman est moins décousu que le dernier ; il y a un personnage principal que l’on suit tout au long de ses nombreuses pérégrinations. On peut même facilement s’identifier à lui, c’est un jeune avocat sympathique, dont la personnalité est tellement gommée que l’on peut effectivement se prendre pour lui. Là où le mât blesse, c’est sur la cohérence de l’histoire, et sur le message de l’auteur.
La cohérence d’abord ; Chrichton nous avait habitué à des histoires bien mieux foutues, et bine plus crédibles. C’était un peu son fer de lance : un excellent background scientifique, une très bonne documentation, et un thriller crédible à faire peur. Là, c’est très loin d’être le cas. Le livre traite d’éco-terroristes appelés ELF (le logo est à hurler de rire quand on est français), dont les motivations restent très obscures. Ce groupe n’est pas du tout développé, et pourtant il est essentiel à l’histoire ; tout reste dans le vague : but, financement, profile des membres, etc. De même, l’agence qui les traque est dans un flou décidément bien pratique pour éviter la moindre explication. Tout est réduit au minimum pour laisser la place au message de l’auteur. Nous allons y revenir. Dans le manque de cohérence, on peut noter aussi qu’un agent secret se trimballe dans ses missions à hauts risques une secrétaire et un avocat. Mais passons au message, car pour moi c’est le point le plus handicapant du roman. Chrichton est un type qui sait raisonner, comme il le prouve dans son dernier chapitre. Il ne croit pas au réchauffement climatique ? Soit. Il veut faire un bouquin dessus ? Soit. Mais il y a quand même des manières plus subtiles de faire valoir ses vues, que de coller des chapitres interminables où le héros se laisse convaincre par des personnes brillantes que le réchauffement, c’est pipeau, alors que l’autre théorie est défendu par des crétins ou des terroristes. A force de trop vouloir nous faire bouffer ses idées, Chrichton provoque une sacrée indigestion. Surtout ça entame méchamment le rythme et la crédibilité de son histoire. Enfin, le titre « State of fear » est vaguement expliqué dans un paragraphe de 10 pages assez succinct, pas du tout en accord avec le reste du roman. C’est sous-exploité, et on a l’impression que Chrichton se trompe de sujet en choisissant l’écologie (alors qu’il aurait du choisir le terrorisme religieux …)
Bref, encore une fois, c’est pas encore complètement mauvais, mais notre ami Michael est sur une fort mauvaise pente. Si il continue à vouloir faire à tout prix passer ses messages au détriment de son histoire et son écriture, il court droit à la catastrophe.
Fait pas l’con Michael.

Autres livres de Michael Crichton dans la bibliothèque de Manu
Le monde perdu - The lost world (1995) ... Jurassic park nº2
Jurassic Park - Jurassic Park (1990) ... Jurassic park nº1
Micro (2011) avec Richard Preston
Pirate Latitudes (2009)
Next (2006)
State of fear (2004)
La proie - Prey (2002)
Prisonniers du temps - Timeline (1999)
Harcèlement - Disclosure (1993)
Soleil levant - Rising sun (1992)
Sphère - Sphere (1987)
Congo - Congo (1980)
Les mangeurs de morts - Eaters of the dead (1976)
Un train d'or pour la Crimée - The great train robbery (1975)
L'homme terminal - The terminal man (1972)
La variété Andromède - The Andromeda strain (1969)
Extrême urgence - A case of need (1968)