Spectacles - les concerts



Mylène Farmer - 11/09/2009

au Stade de France , Paris

Album : Point de suture

Durée approximative : 3H00

playlist

- Paradis Inanimé
- L’Âme-Stram-Gram
- Je m’ennuie
- Appelle mon numéro
- XXL
- California
- Pourvu qu’elles soient douces
- Point de suture
- Nous souviendrons nous
- Rêver
- Laisse le vent emporter tout
- Ainsi soit je…
- Avant que l’ombre… (interlude)
- Libertine
- Sans Contrefaçon
- L’Instant X
- Fuck them all
- Dégénération
- C’est dans l’air

Encore :
- Désenchantée

Le concert

Avant propos
Première artiste française à jouer au Stade de France … rien ne prédestinait pourtant cette jeune chanteuse lorsqu’elle interprète dans les années 80 « Maman a tort ». Elle parait tout aussi ingénue, niaise et propre à être immédiatement oubliée qu’une Sabine Paturel ou une Lio. Et ça aurait sans doute été le cas, mais Mylène Farmer est un concept développé par Laurent Boutonnat et Mylène Farmer, plus qu’une chanteuse. Pour se démarquer, elle se teint en rousse, et exporte des US les idées de deux artistes de génie : Madonna d’une part, et Michael Jackson d’autre part. De la première, elle prend le côté vierge – pute (tout en gardant un côté romantique, sans doute apporté par Boutonnat et sa lubie du 18ème siècle). Du deuxième, elle prend les chorégraphies impeccables, les clips vidéo, et la démesure dans les spectacles. C’est d’ailleurs le seul artiste auquel on peut la comparer en termes de show. Le succès arrive immédiatement après le premier clip (Libertine), véritable mini-film de Boutonnat, dans laquelle elle apparait nue. Bref. Fin du contexte. Ou presque. On soulignera aussi que ses deux derniers albums ont été des demi-échecs commerciaux. Le premier, musicalement correct, était trop fade et trop peu vendu (des singles catastrophiques, qu’on a presque pas entendus). Le dernier album … c’est une autre affaire. Elle a soignée son chant, mais complètement oubliée de coller de la bonne zic derrière. Résultat : une musique électronique datant des débuts de la techno, franchement pas de la qualité. Mais l’album parait mieux partit, notamment grâce aux choix des singles. La vie est bizarre.

Nous sommes assis, pas trop mal placés, et on voit assez bien la scène. Le show démarre à 21h20, après un spectacle de danse en première partie.

Problèmes techniques
Dommage que ce spectacle démesuré et bien huilé ai quelques couac. Le choix de la salle tout d’abord … le Stade de France est magnifique, mais pour communier avec son publique ou faire ressortir une quelconque émotion, y’a mieux. Mylène y arrive quand même par ailleurs. Niveau son, y’a aussi largement mieux ; c’est au mieux médiocre. Couplé avec un léger décalage entre l’image des écrans et le live (donc le son) … c’est un poil emmerdant. Cela dit, le problème sera vite réglé. Par contre, le spectacle sera entaché de deux autres gros problèmes au milieu de deux chansons réarrangées : Sans Contrefaçon et Désenchantée. Tout d’un coup, plus de son, et Mylène qui chante dans le vent. C’est balo. Mais bon, ce n’est sans doute pas ce qu’il faut retenir du spectacle, et c’est peanuts rapport au reste du show !

La Set List album par album
Tournée du dernier album oblige, celui-ci est largement surreprésenté (6 chansons sur 20) :
- Paradis Inanimé
- Je m’ennuie
- Appelle mon numéro
- Point de suture
- Dégénération
- C’est dans l’air
L’album précédent est quasi absent du concert … seulement 2 titre, dont un instrumental :
- Fuck them all
- Avant que l’ombre… (interlude)
A noter qu’on aurait carrément pu s’en passer (quoique … l’instrumentale est un des très bons moments musicaux du concert).
L’album Innamoramento est bizarrement aussi presqu’absent … un seul tire, et pas le meilleur de l’album :
- L’Âme-Stram-Gram
L’album Anamorphosée est déjà bien plus représenté : 5 pistes, presqu’autant que pour le dernier album. C’est bien normal après tout : c’est de loin son meilleur album, et son plus rock, donc qui pète plus en live.
- XXL
- California
- L’Instant X
- Rêver
- Laisse le vent emporter tout
Ensuite, Mylène ne reprend que des titres majeurs de ses premiers album :
Deux titres pour L’Autre (qui aurait mérité meilleur traitement, mais bon) :
- Désenchantée
- Nous souviendrons nous
Trois pour Ainsi-soit-je :
- Pourvu qu’elles soient douces
- Sans Contrefaçon
- Ainsi soit je…
Une seul pour Cendres de lune (et ça mérite pas mieux) :
- Libertine

Déroulement du concert
Mylène commence par des chansons de son dernier album, avec un son très électronique, et qui passent assez bien en live finalement. Ensuite, elle passe à un son plus rock (et aux chansons de l’album Anamorphosée). Puis il y a une pause balades (Nous souviendrons nous, Rêver, Laisse le vent emporter tout, Ainsi soit je…), qui se terminent par une chanson instrumentale très sympathique (Avant que l’ombre …). Puis on a droit à des grands classiques : Libertine, puis une version de Sans Contrefaçon réarrangée … entre rock et électronique. C’est fort sympathique aussi, et on enchaine sur l’Instant X, donc tout va bien. Malheureusement ça se gâte ensuite puisqu’on revient à des titres du dernier album. Et ces titres là décidément ne passent pas, mais alors pas du tout. En rappel, une version réarrangée de Désenchantée très électronique … M’bof.
Au final, on s’en sort pas si mal : un bon passage rock, et des titres qui passent relativement bien. A un ou deux près.

Mylène s’en fou
La bougresse ne s’en sort pas si mal … certes, la voix a un peu de mal au début. Mais un fois chauffée, ça passe comme dans l’espace. Elle a du mal à monter dans les aigus (3 échecs sur les trois refrains de Ainsi Soit-Je …), heureusement qu’il y a les choristes derrière, mais au final, ce qu’on retient, c’est que ça l’fait toujours.
Dommage qu’elle fasse plusieurs fois chanter le publique ; il s’agit de passage que j’ai détesté. A capella, donc moins d’effort que dans les chansons et moins de voix. Et trop souvent.
Sinon, physiquement, notre vielle amie de 48 ans en parait 30. Tout va bien donc.

costumes et décors
Mylène nous gâte une nouvelle fois, en multipliant les costumes extravaguant (j’en ai compté au moins 5 !). Ses danseurs ont eu aussi plusieurs jeux de costumes ; les musiciens et choristes sont habillés en prêtres et nonnes (noir à col blanc), et du coup on les voit pas beaucoup. A noter que les costumes sont signés Jean-Paul Gaultier.
Pour ce grand show, Mylène a cassé la tirelire : des spots en veux-tu en voilà, 4 écrans géants, un écran qui se coupe en deux, un écran en lanière, pleins de petits cubes qui s’éclairent ou affichent une petite image, des lasers, une caméra suspendue, un couloir aérien et souterrain qui mènent à une mini scène en forme d’étoile au milieu du stade. Ca correspond presque au PIB du Boswana.

le show
C’est la grande force de Mylène ; chaque chanson a une ambiance sonore et visuelle différente (je ne reviens pas sur les costumes) , les chorégraphies sont au millimètre (à un moment donné, les danseurs dansent en parfaite synchronisation avec des personnages animés sur les écrans derrière eux … c’est bluffant), divers écrans et vidéos bougent, se coupent en morceaux, se rassemblent … bref, c’est un putain de grand spectacle, du genre qu’on voit nulle part ailleurs. Et au final, même si les chansons sont pas aussi bonnes, même si y’a eu deux-trois problèmes techniques, tout ce qu’on retiendra de cette soirée, c’est un show spectaculaire et démesurée. Merci Mylène.