Audrey et Manu au pays des nems et des chapeaux coniques
Semaine 1 |
Le 15-05-2008 => arrivée à Hanoi
Arrivés à l'aéroport Charles-de-Gaulle avec plus de trois heures d'avance, nous sommes assez dépités de voir qu'une queue de 3 km s'enroule insidieusement autour des bureaux d'enregistrement, avant de se terminer par un vilain petit serpentin. Sans déconner, la queue faisait bien 200 mètres de long. On n’en voyait pas la fin. On s'est même demandé si c'était pas la queue de la veille. Arrivé au guichet, la préposée étudie attentivement nos passeports, effectues des manipulations longues et compliqués sur son ordinateur, avant de finalement se tourner vers moi : « Monsieur, vous avez un billet ? ». Ca met pas en confiance … Finalement tout va bien, et nous voilà partit pour 10h30 de vol, 2 heures d’escale à Bangkok, et de nouveau 1h30 de vol. arrivé à Hanoi en fin de matinée, nous sommes accueillis par notre guide francophone, Son Tran (prononcer Sean, comme dans Sean Connery). Au Vietnam, y’a que deux familles : les Tran, et les Nguyen. Nous changeons un peu d’argent, et nous retrouvons vite millionnaire, avec une liasse de billet à faire péter le portefeuille. La monnaie locale est quelque peu dévaluée, et c’est même un sacré euphémisme (1 euro = 25000 dong).
Le groupe se compose de 32 personnes, pas mal de couples, et pas mal de jeunes. C’est cool.
Nous devions passer à l’hôtel, mais programme chargé oblige, nous nous dirigeons plutôt vers une gargote à touristes pour déjeuner. Ca grogne pas mal dans le groupe ; les gens auraient aimé se rafraîchir un peu après l’avion. C’est pourtant que des odeurs naturelles … mais bon. Au resto, nous sommes deux groupes français, le second étant emmené par un joyeux luron extrêmement bruyant et quelque peu lourd. C’est Raymond Bidochon. Il a même poussé la chansonnette. Que dis-je ? Il a même tenté une chanson paillarde. Ce met tout de suite dans l’ambiance. De leur côté, le personnel du resto a décidé de nous gaver avec tous leurs fonds de plats. Ils vont peut être nous manger après ? Oui, ce n’est pas la question. Evidemment que c’était bon. Je dis juste que 152 plats, c’est un peu excessif. Pendant le repas, on a eu droit à des musiciens et des chanteuses hanoïennes. Ce qui a motivé Raymond à re-chanter par-dessus les chanteuses, qui ont finalement pris la tangente. J’ai quand même été surpris de trouver des chansons comme « ce n’est qu’un au revoir » parmi la sélection typiquement, hanoïenne proposée. On décollé du resto en début d’après-midi, non pas pour l’hôtel (on est pas là pour rigoler) mais pour le Temple de la Littérature.
Une porte du Temple de la Littérature d'Hanoi
L'ami Confucius
Ce temple servait d’ « Université » dans l’ancien royaume du Vietnam ; les diplômés devenaient des mandarins. Les mandarins super forts avaient droits à une vilaine stèle posée sur une tortue (animal mystique qui symbolise à la fois la sagesse, mais aussi la mort de la laitue). Un autel est dédié à Confucius, ce malin petit chinois qui est à l’origine d’une organisation très rigide fondée sur le respect des castes supérieures, des vieux, et de sa famille en général. Après sa mort, sa doctrine est devenue religion d’état en Chine, et les chinois ont quand même sacrément inspirés les viets. Au Vietnam, il y a trois religions qui co-existent : confucianisme, bouddhisme et taoïsme. Notre guide regrette quand même que le temple n’ai formé que des lettré, laissant le Royaume Viet calculer avec des bouliers au début du XXième siècle.
Puis on se retrouve tous dans la rue pour une balade en pousse-pousse dans la vieille ville. Nous formons donc une armada de vélos conduits par de vieux viets arthritiques. La vielle ville est un dédalle de rues étroites appelées « 36 guildes ». A l’origine, chaque rue est spécialisée dans un commerce particulier : tissu, bouffe, pierres tombales, etc.
Deux observations majeures : d’abord, on aurait pu croire que les chapeaux coniques en paille soient de simple accessoires à touristes. Ce n’est pas le cas. Ensuite, le viet vit dans la rue. Quand il achète une baraque, il vit à l’étage, le rez-de-chaussée forme le magasin, et il vit sur le bout de trottoir devant. On voit des gens manger, se faire coiffer, réparer des motos, etc. C’est très très sympa. Par contre, y’a pas mal de motos et vélo, et on se mange pas mal de gaz d’échappements. Cela dit, les viets se mangent du gaz tous les jours. Ils doivent avoir une espérance de vie de 32 ans. Dernière remarque pour la route : les viets conduisent comme des porcs. Il n’y a même pas d’autre mots ; piétons, cyclistes et motards se croisent dans un chaos total et assumé ; véhicules à contre sens, en travers de la route, en sens interdit, les feux sont systématiquement brûlés, et toute signalisation parfaitement ignorée. Seules restriction : les voitures respectent parfois les feux. Le tout dans une cacophonie infernale, chacun klaxonnant à tout va. Il y a une seule et unique chose qui empêche le milliards de mort sur les routes : les viets conduisent comme des porcs, mais ils roulent lentement.
l'armée de cyclo-pousses
balade en cyclo-pousse dans les 36 guildes de Hanoi
On se retrouve finalement devant un lac au milieu de la ville, le Lac de l’Epée Restituée. L’histoire veut qu’un général ait reconquis la souveraineté du Vietnam (chassant l’envahisseur chinois, et récupérant le titre de roi du Vietnam par la même occasion – tant qu’à faire) grâce à une épée magique. Il se baladait ensuite sur le lac, quand une tortue géante apparaît pour lui réclamer l’épée. Le roi n’en ayant plus l’usage rendit l’épée, d’où le nom du lac. Une autre histoire dit que le roi voulait en fait tuer la tortue pour la bouffer, mais qu’il était tellement bourré qu’il a juste foutue son épée dans la flotte. On peut jamais vraiment savoir avec ces vielles histoires. Il y a un joli petit pont sur le lac, avec un temple tout mignon dédié au général qui est à l’origine de l’histoire. On peut même y voir une tortue naturalisée pêchée dans le lac.
On fini à l’hôtel, avec un bon repas vietnamien composé de seulement 32 plats, avec chants et musique traditionnels. Parfait pour s’endormir.
Le 16-05-2008 => Hanoi / Hoa Lu (la baie terrestre)
Le matin, départ à l’aube pour visiter la Pagode Tran Quoc. La pagode, c’est un temple dédié au Bouddha. Il y a le vilain autel surchargé (qui ressemble quand même pas mal à l’autel des temples d’hier) avec les Bouddha du passé, du présent et de l’avenir, mais il y a surtout une jolie tour rouge avec plein de mignon petits Bouddhas blancs.
Audrey à la pagode Tran Quoc
Ensuite, on visite le musée d’Ethnologie. On torche en fait pas mal, ce qui est vraiment dommage car le musée est assez bien foutu, et assez intéressant. Il est dédié aux différentes ethnies minoritaires du Vietnam. Coutumes, maisons, costumes traditionnels ; tout est détaillé. A l’extérieur, dan u parc, un certain nombre de maisons traditionnelles sont reconstituées grandeurs natures (y’en a quand même de taille assez impressionnante).
tombeau de l'ethnie Joraï, avec des statues en bois aux poses sexuelles
Puis on décolle pour la région de Ninh Binh, située à 2h de bus d’Hanoi. Parfait pour récupérer du décalage horaire. Dès l'arrivée à Van Long, on prend un petit repas sans prétention dans un bouge, et on part pour une balade en char à bœufs jusqu'à l’embarcadère.
balade en char à boeufs
En vrai, la promenade suit une route sans intérêt, mais ça reste sympathique quand même. Notre bœuf a une vilaine bosse sur le dos, mais les autres aussi, alors ça va. On arrive finalement à un espèce de marché à touriste. Il nous faudra un peu de temps pour comprendre qu’il s’agit en fait du terminus. En fait, il faudra la pesante insistance de notre chauffeur pour vraiment nous en rendre compte. Hé oui, au Vietnam, il faut « tipper ». Ca veut dire que tu payes le mec pour te trimballer sur 3 km, et à la fin, tu lui files encore du fric parce que (au choix) c’est la coutume, il a super bien conduit, il te rappel vaguement Michael Jackson jeune, ou encore parcequ’il a trois potes costaux, et que si tu raques pas, il te pète la gueule. Même principe partout (bus, guide, pousse-pousse). Bref, nous arrivons devant la baie d’Hoa Lu, et c’est quand même très très sympa.
l'embarcadère de la baie d'Hoa Lu
balade en barque dans la baie
Chaque couple monte dans une barque, et on part pour une promenade à travers les rizières. C’est vraiment sublime. Et non, je ne suis pas malade en barque. On aperçoit même de loin deux Gibbons sur une île, et on fait un petit aller-retour dans une grotte. Notre chauffeur, une vieille dame arthritique, a beaucoup de mal à suivre la cadence, et nous nous retrouvons vite bons derniers. Sur le retour, elle nous fait même plusieurs fois signes qu’elle a très mal au bras, et qu’elle est à bout. Je soupçonne une vile ruse pour ne pas faire son travail, mais Audrey se laisse attendrir et décide de ramer à la place de la vieille. Nous n’avançons alors plus du tout, jusqu’à ce que la vieille se décide à faire avance la barque en grattant le fond de l’eau avec son bâton. Audrey voulait laisser plus de pourboire à la petite vieille, mais faut quand même pas pousser … déjà qu’on fait une partie de son taf.
Audrey rame, mais en vrai c'est la petite vieille qui fait bouger l'embarcation ...
Puis on repart pour Hanoi (2 heures de bus, avec une petite sieste pour nous remettre de nos émotions). On enchaîne avec un spectacle de marionnettes sur l’eau. Il s’agit d’une spécialité typiquement vietnamienne. Des marionnettes en bois sont actionnées par un système de bâtons sous-marins, tenus par des artistes qui sont derrière le rideau. D’ingénieux systèmes de fils permettent d’articuler certaines parties du corps de la marionnette. Le tout en musique et chants. Ca va quand même assez loin, avec effets pyrotechniques et fumés.
J’ai bien aimé, même si les gens ont trouvé que la climatisation était trop forte, le spectacle trop long, ou la musique trop vietnamienne. Le français est parfois râleur (pour ne pas dire casse couille). On finit dans un resto du coin (125 plats, et ça commence à ressembler aux autres repas : une soupe, du riz, des nems, de la viande et du poiscaille). Le soir, on part en petit comité visiter la ville. En vrai, on fait juste le marché de nuit (qui s’étale sur des kilomètres).
Le 17-05-2008 => Hanoi / Baie d'Halong
Le matin, on visite le mausolée de l’ami Ho Chi Minh. En vrai, l’oncle Ho voulait être incinéré, mais après sa mort, le Partit en a décidé autrement, histoire d’exploiter à mort (c’est le mot) l’image du tonton. Résultat : une immonde bâtisse en béton (qui n’a bien sûr pas sa place dans cet album photo) à la gloire du défunt libérateur, presque déifié. A l’entrée, une bonne partie du groupe se fait méchamment refoulé car ils étaient habillés de façon non respectueuse. Je pense que Ho Chi Minh aurait plutôt eu pas mal de plaisir à contempler les épaules nues et les genoux à l’air des jeunes visiteuses, mais la matrone à l’entrée pense différemment. Audrey a donc manquée la suite, que je m’en vais vous narrer dans les détails.
Il s’agit bien entendu de l’expérience la plus émouvante que j’ai vécu au Vietnam, et il convient donc d’en tracer religieusement la glorieuse épopée. Nous sommes donc dirigés par une longue file jusqu’à l’entrée du mausolée, strictement encadrés par des militaires impeccables (mais avec très peu d’humour). Au fur et à mesure que nous approchons du saint des saints, les règles sont de plus en plus strictes, et chaque infraction même infime provoque un ferme et brutal rappel à l’ordre. Ainsi, nous devons être en rang par deux, avoir les bras le long du corps, ne pas discuter, retirer son chapeau, ses lunettes de soleil et de vue, et surtout ne pas rigoler mais avoir l’air inspiré par l’évènement, se faire petit devant le grand homme (bon, hein, pas par la taille ; ça reste un viet) que nous allons rencontrer. On a quand même le droit d’être malade, puisque deux ou trois touristes toussent sans être écartelés sur place. Les veinards. Tapis rouge, on entre dans le mausolée. Il commence à faire froid. A l’intérieur, un couloir mène à la chambre funéraire. La dépouille, extrêmement bien conservée, est dans un gros sarcophage en marbre. Quatre gardes sont placés en permanence autour du sarcophage, au cas où un malin essaierait de voler le rectangle de 3 tonnes. Ho Chi Minh est très vieux, et très mort, et ressemble vachement au gars qui est sur les billets de mon portefeuille. Ça doit être encore une coïncidence. Au final, on n’a pas pu visiter la maison-musée de Ho Chi Minh et la pagode au pilier unique. Ces deux bâtiments font partit du même complexe, mais les personnes du groupe vêtus de manières indécentes étant plus que jamais écartés, tout le groupe quitte le site. Notre guide Son est super énervé, et tient un discours très peu communiste. Mais bon, je lui pardonne.
On reprend le bus, et au bout de 2-3 heures (encore une bonne sieste tient) nous arrivons sur la baie d’Halong. A mi-parcourt, nous nous arrêtons 45 lin dans un grand magasin où de l’artisanat local d’un goût douteux fabriqué par des enfants handicapés est vendu à prix d’or. Une fois à destination, nous embarquons sur une jonque. Enfin, quand je dis une jonque, il ne faut pas croire qu’il s’agit d’un petit bateau en bambous avec une voile triangulaire comme dans les films. Ces bateaux là n’existent plus. Il s’agit d’un gros bateau en bois, avec moteur et tout ce qu’il faut (notamment des chambres, avec douches).
Notre "jonque"
On déjeune sur le bateau un menu fort sympathique à base de fruits de mer et de poissons, et fait vraiment exceptionnel, pas mal de personnes ratent le dessert pour aller admirer la vue lorsque le bateau arrive au milieu de la baie. Il faut dire que le paysage est magique. Il faut aussi dire que les viet ne sont pas très forts en dessert, et pour être tout à fait honnête on a bouffés de l’ananas deux fois par jours (trois fois pour les masochistes qui en prenaient aussi au petit déjeuner), et désormais lorsque j’en voit un au supermarché je fond en larmes.
la baie d'Halong ...
... considérée comme la 8ème merveille du Monde
La baie est constituée de milliers d’îlots, de grottes et de concrétions calcaires jaillissante de la mer de Chine (ou plutôt, comme essaie de faire corriger notre guide, la mer du Vietnam). C’est vraiment un environnement magnifique pour notre petite croisière. Il fait beau, aussi nous installons-nous sur les transats sur le troisième pont afin de profiter du moment. C’est notre meilleur souvenir de vacance !
la baie d'Halong
la baie d'Halong
La baie est constituée de quelques 2000 îles, dont 40 seulement sont habitées. La baie est aussi habitée en permanence par des pêcheurs qui vivent sur des villages flottants.
On visite une énorme caverne sur une île appelée « grotte des surprises ». Notre guide est tout fière de nous montrer qu’en fait, la surprise, c’est un énorme rocher en forme de bite. Sinon, la caverne est vraiment immense.
Manu & Audrey devant un village de pêcheurs
Puis nous allons dans une petite crique pour nous baigner du bateau ; l’eau est à 25°, on est au milieu des îles de la aie, et on voit même la lune en plein jour … c’est magique. En plus, on peut sauter du troisième pont, ça fait comme sauter du plongeoir de 5 mètre, c’est super cool.
couché de soleil
On prend un petit apéro sur le pont, pas spécialement alcoolisé, mais ça reste sympathique. Seul regret : pas de cahuètes. En plus, on a vu des centaines de paquets de Pringles en vente toute la journée. Petit diner poisson et fruit de mer, et c’est partit pour une nuit de folie dans notre petite cabine tout confort.
Le 18-05-2008 => Baie d'Halong
La nuit à bord ne fût pas notre meilleure nuit, loin s’en faut. Déjà, il fait environ 90° dans la cabine. La climatisation n’est pas à fond … mais si on la monte, elle sera plus bruyante … le dilemme est finalement résolu de lui-même car une énorme tempête éclate. Il fait moins chaud, mais ça fait un boucan de tous les diables. Le matin, plus rien n’y parait.
On prend une petite barque pour aller voir un petit lac intérieur, accessible en barque via un tunnel, et dans laquelle aurait été tourné la scène d’un James Bond. Impossible de savoir lequel.
his name is Bond
En tout cas, le site est sympathique. Son nous dit qu’habituellement, il y a des singes, mais que la pluie les a éloignés. Puis on continue notre croisière, cette fois en sens inverse.
la baie d'Halong
Audrey se repose
Avant d’arriver au port, Son nous montre différents décors du film Indochine : un pont en béton infâme, quelques baraquements sur une île, et la fameuse plage qui est désormais bordée de vilains immeubles. Rien de bien fameux quoi. Les gens du bateau ont aménagé des stands de vente dans la salle restaurant, et ont même réussis à vendre des perles de la baie à quelques personnes du groupe.
Finalement, tout a une fin, et on retrouve notre bus pour un long trajet retour sur Hanoi. Au bout de quelques heures, on s’arrête à une fabrique de poteries. On nous montre rapidement comment elles sont faites (je vous rassure, c’est comme chez nous), mais on sens bien que le principal intérêt, c’est le magasin.
la fabrique de poteries
Puis on reprend la route, et à un moment on dévie par une plus petite route, et on commence à longer de jolis petits paysages bordés de grandes briqueteries en briques rouges, pour finalement arriver à un minuscule petit village. Là, nous visitons la pagode But Thap, mignon petit ensemble d’édifices.
la pagode But Thap
Il commence à pleuvoir en fin de visite.
Puis re-bus, arrivée à Hanoi, dîner dans un restaurant, et on embarque dans le train de nuit pour Lao Cai dans le Nord.
dans le train de nuit pour Lao Cai
Comme on a pas d’ami, on se retrouve dans un cabine avec deux lit (contre 4 lits pour les autres gens du groupe), à deux compartiments des autres. Comme quoi il fait bon ne pas avoir d’ami.
Le 19-05-2008 => Sapa
Aussitôt arrivés à la gare de Lao Cai, on prend le bus pour Sapa. Il faut dire qu’à Lao Cai, il n’y a rien de chez rien (le guide du routard précise bien que bon, la ville se développe, mais touristiquement parlant, c’est le néant absolu).
On arrive à notre hôtel, qui est un superbe hôtel de luxe perché dans la montagne.
notre hôtel
On a le temps de se doucher et de faire un billard (gratuit) avant de repartir en vadrouille. Tout d’abord, on va dans le centre à pied pour faire le marché, qui est la principale (qui a dit la seule ?) attraction touristique de Sapa.
le marché
On se débrouille pour faire le marché avec Laure, qui est une super pro de la négociation des prix. Elle arrive plusieurs fois (sur des achats groupés) à diviser le prix d’origine par 4 ! Dans le marché, il y a de tout : des fringues, des légumes, de la viande (même une belle tête de chien prête à la consommation … hé oui, nos amis vietnamiens mangent du chien et du chat), de l’alcool, etc.
Puis on déjeune dans un petit resto pas terrible, avant de partir en car pour un village de la minorité M’Hong noirs. Sur la route, le bus nous arrête une fois pour faire des photos des rizières en étage.
des rizières en étage
le fleuve au fond de la vallée, et les rizières
Arrivés au village, nous sommes accompagnés par une horde de femmes et d'enfants. Il s’agit de M’Hong noirs. Le qualitatif ne s’applique bien entendu pas à leur couleur de peau, mais à la couleur de leurs fringues, et pour les différencier des M’Hong rouges ou des M’Hong bariolés. Son nous explique que certains experts estiment que les rouges et les bariolés sont en fait très proches, mais en fait tout le monde s’en branle. Nous descendons donc la montagne dans la vallée, jusqu’au village, au rythme des travailleurs dans les rizières, des buffles et des champs inondés. Seul problème : les filles et les gamines essaient en fait de vendre de l’artisanat local à tout prix. Elle s’approprie chacune une touriste (oui, une : tout le monde sait que la femme est faible), et tente par tout les moyens de vendre leur matos. C’est relativement désagréable (en vrai, sur mon papier, j’ai noté : « casse couille »). D’autant qu’elle ont pas grand choix, et que tout ce qu’elles vendent est moche (sauf si on vous a offert récemment de l’artisanat viet ; dans ce cas, c’était tout super beau). Elle agrémentent le tout d’histoires pittoresques : la fille qui s’occupait d’Audrey, âgée de 20 ans avait déjà un fils de 10 ans et un de 6 ans (étonnant, non ?), mais 10 minutes plus tard, elle n’arrivait déjà plus à se rappeler combien elle avait d’enfants.
Audrey et sa nouvelle meilleure amie
une gamine du village
Bref, c’était un poil pénible et ça a légèrement gâché la visite de ces paysages magnifiques. On arrive jusqu’au bout du village (l’école), puis on remonte. Audrey finit par acheter un truc à sa M’Hong, qui du coup nous laisse tranquilles. Mais comme elle a acheté, ça attire plein d’autres vendeuses qui flairent le bon coup. Finalement, on lâche une somme exorbitante (10000 dong, soit presque 40 ct d’euro !) à une autre vendeuse et on s’enfuit. La montée est dure, mais certains membres du groupe arrivent à se faire remonter à moto ou en camion par des locaux. De retour à l’hôtel, on repart vite fait au marché (Audrey a promis à ses collègues de ramener un espèce de ressort en plastique accroché à une plume, utilisé par les locaux pour jouer au foot). Puis on essaie un peu la piscine, le sauna, avant de déguster un succulent dîner préparé par le chef français. Un p’tit billard pour la route, et on se couche.
Le 20-05-2008 => autour de Lao Cai
On démarre la journée par une bonne heure de route pour rejoindre Lao Cai, où on lourde les valises et on récupère à la place des jolis paniers repas, sous la forme de sac violet comportant un joli logo ressemblant étrangement à celui de Carrefour. Puis on repart pour plus de deux heures de route vers la rivière Claire. Quelques remarques sur la route ; déjà, on croise pas mal de briqueteries (mais plus sommaires que celles entre Hanoi et Halong). Ensuite, même dans un coin paumé de chez paumé, le type a même pas la route jusqu’à chez lui, il est au milieu des montagnes, il a pas le téléphone et se déplace à dos d’âne. Ben ce type là, il a un récepteur satellite pour la télé sur sa cabane en bois. Enfin, dernière remarque, et la plus importante pour le récit : les routes au Vietnam ne sont pas bonne. Quand je fait remarque au guide que le chemin que l’on emprunte ne serait même pas qualifié de sentier en France, il me répond (texto) : « il n’y a pas de bonne route au Vietnam ; ces deux mots ne sont jamais associés dans la même phrase. C’est un concept totalement inconnu chez nous ». Dire que la route est dégueulasse est un piètre euphémisme, alors quand en plus on sait comment conduisent les viets, il y a matière à passer un très mauvais moment. Les nids de poule … bon, on finit par s’y faire. La route à peine aussi large que le bus, passe encore ; les rivières qui traversent la chaussée, je veux bien. Mais putain, il faut les voir conduire. Deux bus qui se croisent, c’est déjà bouillant ; mais ils arrivent en plus à faire passer deux motos entre les deux. Toi, tu te dis « putain, ça passeras jamais, y’a à peine 3 cm ». Le viet, lui, ne se pose pas ce genre de question. Et le pire, c’est que ça passe effectivement (même si on a manqué de tuer 6 piétons, 14 motos et 26 vélos). Autre truc marrant : les ponts, ça coûte chère. Alors ils utilisent les mêmes pour les voitures et les trains. C’est assez drôle.
En, cours de route, nous nous arrêtons dans un petit village pour récupérer. Les gens du groupe se précipitent dehors pour prendre en photo tous les petits enfants du village, leur enjoignant de sourire et de poser. Ca m’énerve un tout petit peu ; si on met de côté l’aspect pédophile, et si on accepte que quelqu’un prenne 50 photos d’enfants qui ne sont pas les siens, on est encore en droit de s’indigner du côté « visite au zoo » que confère l’ensemble de la chose.
les enfants du village
Bref, après un voyage nerveusement éprouvant (une des personnes du groupe a vomit deux fois, et pas mal d’autres faisaient pas leurs malins), et après avoir planté le bus une fois dans une charnière qui étaient stratégiquement située au milieu de la route (nous avons du descendre du bus pour le faite passer), nous arrivons dans un espèce de mini village de H’Mong bariolés. Il s’agit de l’ancien lieu du marché, désormais dédiés au marché aux buffles. C’est un sacré bordel : le bus est bloqué par une autre bus, qui est en sens inverse et à l’arrêt, et on se retrouve vite envahis par une colonne de buffles affolés (c’est très con un buffle), avec le conducteur qui hurle et insulte copieusement notre chauffeur. Ca commence bien.
une M'Hong bariolée
des buffles
Le véritable marché est peut être à 7 km à pied de là où nous sommes, mais pas sûr ; tout est chamboulé depuis le démarrage de la construction d’une barrage hydroélectrique. On décide de passer outre, et de faire directement la balade en bateau. On continue donc quelques kilomètres à pied sur la route (qui donne une vague idée de ce que l’on a traversé en bus), dans les ornières de boue et à travers les ruisseaux dans lesquels urinent les buffles, avant d’arriver à l’embarcadère. C’est ensuite partit pour une petite croisière sur la rivière Claire (ou Chay), à travers des falaises couvertes de végétation, et desquelles tombent parfois des cascades d’eau.
on the road again
balade en bateau sur la rivière Claire
C’est très sympathique. On arrive finalement à un village perdu dans la forêt (enfin … pas si perdu, puisqu’ils ont des antennes paraboliques, et que la route est de l’autre côté du village, côté montagne). C’est assez spécial ; le village est dans la forêt, y’a des arbres partout.
Audrey dans le village Thay
On reprend le bateau, on traverse un certain nombre d’usine à extraction de sable flottants (il s’agit ni plus ni moins que d’un moteur et d’un tuyau qui racle le fond ; sable et flotte sont aspirés sur la berge, et l’eau s’infiltre dans le sol). On reprend le bus pour Lao Cai, où on va faire un tour côté frontière chinoise (la frontière est dans la ville). Assez peu d’intérêt. On dîne dans un casino, avant de reprendre le train de nuit pour Hanoi. Cette fois, nous sommes quatre dans le compartiment, mais tout va bien ; ce sont des gens cool.
Le 21-05-2008 => Hanoi / Hué
On arrive tôt le matin à Hanoi, et on file vers un hôtel pour petit déjeuner. Ensuite, Son nous lâche dans le quartier des 36 guildes. Il s’agit du coin que nous avions vu en pousse-pousse, et cette fois nous avons l’occasion de le visiter à pied.
les rues de Hanoi
la pub à Hanoi
L’après-midi, on s’en va visiter la citadelle. Il s’agit d’un bâtiment style Vauban, qui consiste en une enceinte entourant le palais impérial. Le palais impérial constitue donc une seconde enceinte, et contient en sus de ses bâtiments la citée interdite, résidence des concubines du roi. Elle était donc naturellement interdite à tout le monde, sauf au roi.
le palais impérial à Hué
une porte du palais impérial
Tout cela ressemble énormément à la cité interdite de Pékin, les bâtiments sont de style chinois. Le palais a été sévèrement endommagé par les français, et surtout par les ricains. C’est presque un champs de ruine (il reste une vingtaine de bâtiments sur les 300 d’origine). Mais cela ne décourage pas nos amis vietnamiens qui s’attèlent à la reconstruction, lentement mais sûrement.
en pleine reconstruction
Nous visitons notamment la partie des appartements de la reine mère, fort sympathiques. A noter de belles portes jaunes disséminées un peu partout sur le site. Notre guide est triste car il a l’impression que le groupe se moque pas mal de se qu’il raconte, et à en voir certain s’extasier sur des chats ou des fourmis en plein milieu d’un ensemble de bâtiments vieux de 200 ans, on peut se demander si il n’a pas un peu raison.
Après le palais, notre guide nous emmène au marché de Hué. C’est un énorme imbroglio de stands où les vendeurs sont tellement agressifs qu’ils te pistent pendant des jours après que tu ais eu le malheur de jeter un coup d’œil à leur marchandise. Pas notre meilleure expérience au Vietnam …
le marché à Hué
Après le repas, nous décidons d’aller faire un tour en centre ville et d’essayer de trouver un salon de massage. Son, qui nous avait promis de nous y emmener, s’est tout bonnement dégonflé. Il nous a conseillé de se faire masser à l’hôtel, mais nous sommes 6 irréductibles à tenter notre chance ailleurs. Dire que Hué est mort le soir est très en dessous de la vérité ; même au centre du centre, là où il y a les bars et tout, il n’y a personne dans la rue. Nous arrivons à ce qui ressemble le plus à un salon de massage. Ca ressemble aussi sacrément à un hôtel. L’entrée est un peu glauque, mais les prix sont très raisonnables (100 000 dongs), aussi tentons nous le coup. Enfin … 3 d’entre nous tentent le coup, les trois autres se rappelant soudainement d’une finale de coupe d’Europe qui démarre à 1h30 du mat’, et décidant sur le coup de rentrer pêcher quelques heures de sommeil à l’hôtel. Nous nous retrouvons donc moi, Audrey et Laure dans un hôtel rempli d’hommes et tout à fait louche. Un type nous escorte jusqu’à un long couloir rempli de petites salles de massage. Je rentre dans une des salles, complètement insouciant du sort de mes deux compagnes, et je me prépare au massage. Il fut bien différent de ce à quoi je m’attendais. Déjà, il fut assez moyen, voir bof. En plus, la fille ne parlait pas un mot d’anglais, passait son temps à me pincer les tétons et les poils sous les bras (ils sont imberbes là-bas), ce qui eut pour conséquence de me mettre fort mal à l’aise. Elle s’est aussi émerveillée de mes poils sur les bras et les jambes, et même de ma barbe de trois jours (que je cultive depuis déjà plusieurs semaines). Ca aurait pu me faire plaisir, mais ma barbe étant ce qu’elle est, ça a juste souligné que la pauvre fille ne devait jamais en avoir vu de sa vie. A un moment, elle est partie dans un long speech (en viet), où j’ai rien pané. Elle a fini par reprendre son massage, mais après coup (le lendemain), j’ai réalisé qu’elle avait du me demander si je souhaitais un massage plus intime. D’ailleurs, les types du groupe qui se sont fait masser à l’hôtel se sont vu faire une proposition semblable, mais plus explicite (la fille ayant semble-t-il fait un mouvement du poignet assez significatif).
Mon gros regret après mon heure de massage : d’abord, c’était pas terrible, mais surtout, la fille n’a pas utilisé la barre au-dessus du lit pour me marcher dessus, alors qu’il s’agit de la grande spécialité vietnamienne (non, je ne suis pas masochiste).
Je ressors donc secoué, mais intègre. Bien entendu, pendant ce temps, les filles ont aussi vécu quelque chose de fort. Déjà, le type ne les a pas laissé dans une des chambres de massage du couloir, mais les a emmené loin, loin … jusqu’au dernier étage de l’hôtel. Là, ils sont entré dans une chambre, et on proposer à Audrey de se faire masser sur le lit alors que Laure était massée dans la pièce d’à côté. Premier bon réflexe : les filles pestent afin de rester dans la même pièce. Ensuite, lorsqu’un beau mâle et un vieil homme lubrique arrivent pour les masser, elles pestent une nouvelle fois, demandant à avoir des masseuses (ce qu’elle avait d’ailleurs demandé à l’accueil, mais l’information au du se perdre en route). Finalement, elles ont dû subir le même massage que moi (sans les réflexions sur les poils, du moins j’espère).
Voilà, ce fût une expérience … intéressante. A ne pas renouveler.
Semaine 1 |