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Audrey et Manu au pays du Taj Mahal

Semaine 1
Semaine 2

Le 07-11-2009 => AVION

L’avion atterrit avec une heure de retard. On a attendu une correspondance à Paris, et du coup on a manqué notre fenêtre de tir. Et du coup, on a du attendre avant d’atterrir, et on avait plus de place de parking. La loose quoi. Toute ressemblance avec une compagnie nationale gérant le transport ferroviaire est purement fortuite. Pendant le voyage, on a eu un petit avant-goût de l’Inde, car en plus du film « normal » (Harry Potter), on a eu droit à une superbe production Bolywoodienne, dans laquelle le héros peut se plonger dans les photos pour revivre la scène qu’elles montrent. Il espère ainsi découvrir qui a tué son père. Finalement, le tueur, c’est son méchant frère jumeau qu’il ne connaissait pas. Classique. Arrivés à Delhi, on doit encore attendre nos bagages. Une petite heure, normal quoi. A côté, un indien hurle comme un putois (oui, ça fait du bruit ces p’tites bêtes), parcequ’il a aussi attendu 1h, alors que ses bagages étaient prioritaires, étant attendu qu’il voyageait en classe Affaire. Mais bon, quelque part, le responsable de l’aéroport Indira Gandhi doit avoir un vieux fond communiste. ‘Fin bon, ça nous fait pas arriver super tôt tout ça : 1h du mat. En étant partis à 10h du matin le jour même, autant dire que ça a pas été une journée top efficace ! Heureusement, le type de l’agence nous attend toujours à la sortie de l’aéroport … malgré nos 2h de retard en cumulé. Apparemment, c’est pas exceptionnel. Ils appellent ça « l’horaire indien ». Arrivés à l’hôtel, nous héritons de la chambre « 666 ». Le chiffre du diable. Ca va quand même pas nous empêcher de dormir (et pourtant, avec l’autoroute de l’autre côté de la porte, c’est quand même un peu challenge).

Le 08-11-2009 => DELHI

Cette journée est consacrée à une visite rapide de la capitale, avec un guide francophone. Enfin, disons suffisamment francophone pour qu’on parvienne parfois à le comprendre. Premier arrêt : Old Delhi. En fait, il s’agit ni plus ni moins que la même ville. D’après notre guide, la ville a été fondée 7 fois. En vrai, c’est simplement que chaque dirigeant (le roi anglais Georges le dernier, qui fonda donc New Delhi) a construit ses maisons dans un quartier de la ville, déplaçant par la même occasion le centre. C’est une balade à pousse-pousse, exercice périlleux mais auquel nous sommes bien accoutumés depuis notre voyage au Vietnam. Pis en vrai, c’est surtout périlleux pour le pauv’e vieux qui pédale pour nous tracter.
pousses-pousses
On part du Fort Rouge (que l’on ne visitera pas, puisqu’il y a le même à Agra en mieux). On visite des petites ruelles super étroites, avec des marchés, des vaches. Oui oui, en plein centre ville. Ca peut faire tâche dans une jungle de béton urbaine de 13 millions d’habitant et de 1500 km², mais c’est aussi ça le charme indien. On voit même des singes.
balade dans Old Delhi
Fin de la balade à l’entrée de la mosquée Jami Masjid (Masjid, ça veut dire mosquée). C’est la plus grande mosquée d’Inde. En vrai, c’est quand même assez nul, d’une part parcequ’elle est en travaux, et d’autre part parceque la mosquée est constitué d’une coure vide et d’un bâtiment non accessible. Même aux fidèles, qui prient dehors. Ca leur apprendra.
coure intérieure de la mosquée Jami Masjid
le devant de la mosquée
A la sortie, on récupère nos chaussures qui avaient été gardée par un gentil musulman. Oui, tu peux pas entrer chaussé dans une mosquée, même si tu restes dans la coure. Et si tu es une vile femelle, tu vas devoir te couvrir d’un magnifique châle jaune pisse. Comme en témoigne la magnifique photo d’Audrey. Bon, en vrai, le type a pas fait ça pour nos beau yeux. On a du lui filer du fric pour récupérer nos pompes. Ils appellent ça un « pourboire ». Ce terme recouvre beaucoup de chose. On en reparlera. Après un arrêt déjeuner dans un restaurant à touristes hors de prix, mais bon (et sans risque pour nos estomacs délicats), nous allons vers le temple Sikh. Cette fois-ci non seulement il faut enlever ses chaussures, mais il faut en plus se couvrir la tête. J’aurais dû mettre des tongs.
le temple Sikh « Gurdwara Bangla Sahib »
Les indiens sont les champions de la religion. D’ailleurs, la religion hindou est une des rares religions polythéistes survivantes, et qui ressemble vaguement à la religion des grecs anciens (mais elle a été mise au point bien plus tôt ; c’est la plus vieille religion du monde). Les bougres ne se sont bien entendu pas arrêtés là, puisque derrière ça, ils ont inventé le Jainisme (on y reviendra), le Bouddhisme (qu’ils ont exporté, mais qu’ils ne pratiquent pas eux-mêmes. Quand je vous dit qu’ils sont forts), et le Sikhisme. Cette dernière est particulièrement amusante, puisqu’elle possède un certains nombres de Gourou. Le premier a énoncé le principe de base de la religion, qui se veut un compromis entre l’hindouisme et l’islamisme, et qui consiste en une courte liste de règles fantaisistes et rigolotes. Comme : « tu porteras toujours un slip rose », ou encore « il est interdit de caresser les chiens après 22h ». J’exagère à peine, puisque les fidèles ne doivent pas se raser, doivent toujours porter leur chapeau, doivent toujours porter un couteau (?!), et ne doivent jamais enlever leur caleçon (véridique).
un vieux Sikh prend son bain au temple
On conclura sur cette religion par le fait que malgré le fait qu’ils soient ultra minoritaire, les filous ont quand même réussis à occuper la majeure partie de la scène politique. Derrière le temple, il y a les bains, où les fidèles boivent et se baignent. Avec leur caleçon, bien entendu (z’ont pas le droit de l’enlever. Vous suivez pas ou quoi ?). Notre guide conclue que toutes les religions en Inde vivent en parfaite harmonie, et que le tout le monde baigne dans le bonheur. Ce qui peut faire doucement rigoler quand on connaît les tensions entre hindou et musulmans, les problèmes avec le Pakistan, et quand on sait qu’Indira Gandhi a été assassinée par un Sikh. On fait un petit tour en voiture dans New Delhi, histoire de profiter des bâtiments officiels construit par les anglais (donc l’immense palais présidentiel). Mais bon, comme les bâtiments sont pas accessibles au publique, on trace la route.
tombeau de l'Empereur Humayun
On file ensuite vers le tombeau de l’Empereur Humayun. Un peu d’Histoire … non ? Allé, juste un p’tit peu. Je vais faire court. Donc les indiens ont inventé la religion hindoue, et ils ont vu que c’était bien. Ils se sont séparés en classe, la classe des brahmans (les prêtres) étant la plus hautes. Quelques petits malins ont trouvé le moyen de faire croire qu’ils étaient d’ascendance divine, et ont fondé la classe des rajputs, la classe guerrière, la classe des maharajahs. Bref, les rois quoi. Rien d’extraordinaire, ont a fait exactement la même chose chez nous. Tout ce beau monde se tapait gentiment sur la tronche, quand les musulmans voisins ont décidé de venir voir ce qu’il se passait dans le coin. En deux trois génération, ils ont mis tout le monde d’accord, et ont gentiment prit le pouvoir en Inde. Gentiment, c’est une façon de parler bien sûr. Donc là, le mausolée que l’on visite, c’est celui du fils du fondateur de l’empire Moghol (et non pas mongol, rien à voir), qui avait gentiment (encore un fois) éradiqué le sultan musulman au pouvoir avant lui.
gros plan sur le mausolée
Il s’agit d’un immense jardin envahi par des petits écureuils. Une grande porte mène au mausolée du roi, qui est un imposant monument de pierre rouge gravé d’arabesque (en même temps, normal pour un empereur musulman). Une stèle marque l’endroit où Humayun est enterré. Les musulmans enterrent leurs morts, alors que les hindous les crament, puis balancent les cendres dans le Gange à Bénarès. C’est deux cultures quoi. Notons que la deuxième méthode prend quand même moins de place, mais ça reste pas hyper hygiénique vu qu’ils boivent l’eau du Gange et se baignent dedans. Notons enfin que Humayun a fait construire un immense mausolée à son barbier, ce qui est un signe certain qu’il était toujours très bien rasé.
le minaret Qutub Minar
Dernier arrêt : le minaret Qûtb Minâr, espèce d’immense tour de 72 mètres de haut. Ce qui en fait le plus haut minaret d’Inde, et le troisième plus haut du monde. C’est quand même impressionnant. On ne peut plus y monter depuis que des touristes se sont vautrés dans les escaliers, causant quand même une petite cinquantaine de morts. A côté y’a plein de vieilles ruines. Il s’agit des restes de la mosquée, qui a apparemment pris chère. Il reste quelques colonnes, qui ressemblent vaguement à des colonnes hindous (ben voui, les musulmans ont réutilisé un temple préexistant. Un grand classique). Plus de toit. Le site est envahit par les écureuils (sont partout ces sales bêtes) et les perruches vertes. C’est assez sympathique.
la plus belle porte d’Inde ?!
A côté de la tour, une belle porte rouge et blanche, selon notre guide « la plus belle porte d’Inde ». Ce que j’ai du mal à croire, mais bon, on verra bien ! Pour conclure la journée, juste une petite remarque pour dire que les femmes indiennes s’habillent toutes en sari, ce qui est assez classe. Du coup, même celles qui ne sont pas particulièrement belles ont un petit quelque chose. Et une deuxième petite remarque pour dire que la plupart des indiens mâles se prennent assez facilement par la main ou les épaules, attitude qui serait jugée chez nous profondément homosexuelle, mais en fait, ici, pas du tout (d’ailleurs, les homosexuels ne sont pas spécialement bien vus … oui, c’est encore un peu le moyen âge ici. On y reviendra). On rentre à l’hôtel dans des bouchons immondes. Il faut dire que Delhi est en travaux, car elle accueille les jeux du CommonWealth en 2010. Elle se dote notamment d’un métro aérien. Mais bon, globalement c’est du flan, apparemment avant les travaux, y’avait autant de bouchons. Le guide nous emmène d’abord dans un magasin, ce qui nous emmerde et un et nous rappel les rares mauvais moment du voyage organisé au Vietnam. On rentre assez tôt, et on mate « Miss Detective » sur le câble, avec Sandra Bullock.

Le 09-11-2009 => MANDAWA

Le lendemain, on part à 9h pour Mandawa, petite ville du Nord du Rajasthan (donc au Sud de Delhi). Notre véhicule est une superbe Ambassador blanche. Ce véhicule, construit par Hindustan Motors, est une véritable icône en Inde ; c’est la voiture des ministres et autre personnages importants. On se coltine une heure de bouchons pour sortir de Dehli. D’après notre chauffeur, ça bouchonne toujours entre 9h et 11h, et entre 18h et 20h. J’ai quand même envie de dire d’une part, qu’en vrai ça bouchonne tout le temps, et d’autre part que si le pic des bouchons démarre à 9h, il eut été de bon aloi de partir à 8h. Mais bon. Sur la route, on croise pas mal de véhicules lents, qui ralentissent de facto la circulation : charrettes tirée par des dromadaires, parfois (c’est plus rare) par des ânes ou des cheveux. En fait, sur la route, on voit à peu près tout et n’importe quoi, des vaches, des chiens (pour la plupart des charognes écrasées et laissées là), des motos, des tuk-tuk, des camions, et flopé de véhicules inconnus chez nous et au-delà de toute description. Le passage difficile étant essentiellement lors de la traversée des villes / villages, puisque les marché et les piétons envahissent la chaussée. Chose amusante, le gouvernement a dû se rendre compte que les routes étaient la proie de la plus vive anarchie (en même temps, il suffit de sortit dans la rue pour le constater), et on mis pleins de panneaux : « Don’t use horn » (ne pas klaxonner), « Keep your file » (gardez votre voie). Panneaux sans effet aucun sur la circulation et les automobilistes. D’ailleurs la totalité des camions invitent (avec de beau textes en couleurs collés à l’arrière) les autres automobilistes à les klaxonner.
sur la route
Selon notre chauffeur, la route est « plus ou moins bonne ». Sur la photo ci-dessus, exemple de route plutôt pas très bonne. Non, ce n’est pas un sens unique. Et le nombre de fois où l’on s’est retrouvé face à un autre véhicule et que l’on a dû aller à moitié dans les ornières du bord de route est incalculable. C’est une sacrée expérience. Sur le route, on croise aussi pas mal de symboles « nazi ». La croix gammée est en fait un symbole hindou représentant la croissance et la prospérité (c’est pour ça qu’on le retrouve partout). Hitler a « juste » pompé le truc. C’est moche, non ? On arrive finalement à Mandawa en fin d’après-midi (6 heures de route quand même ...). Il s’agit d’une petite ville typiquement indienne, avec vaches, chameaux, et marchés qui abondent dans ses rues étroites. Notre hôtel est le Mandawa Castle. Ce n’est pas juste un nom … c’est bel et bien un ancien château fort reconverti en hôtel de luxe.
notre hôtel : Mandawa Castle
notre hôtel
On se retrouve dans une grande chambre au 4ème étage, sur les toits. Grande salle de bain, lit à baldaquin … la classe ! L’hôtel est absolument immense, et tous les toits (qui donnent une super vue sur la ville) sont accessibles ! Il y a même des petites chaises ou des banc avec coussin pour les hôtes qui souhaitent se poser et voir le paysage. Mandawa est surtout connue pour ses « havelis », gigantesques maison peintes de divers symboles colorés, et construites par les riches marchands de l’époque où la ville était sur la route des caravanes.
une haveli
Le centre ville contient une bonne vingtaine de havelis, la plupart en très mauvais état et à l’abandon. L’un d’elle est utilisée par une banque, une autre par un hôtel. Au bout de la ville, on tombe sur deux havelis identiques. L’une est à l’abandon, et l’autre est complètement restaurée et habité par un quelconque richissime indien. Autant dire que la deuxième est bien plus belle que la première !
une haveli restaurée
une haveli, un tuk-tuk et une vache
On continue de marcher dans la ville sous les regards de la population indigène, jusqu’à ce qu’on rentre à l’hôtel. Les indiens qui ont des magasins en bas de l’hôtel nous saoulent un peu pour qu’on aille voir leurs produits, mais on fini par aller voir la piscine de l’hôtel. Elle a l’air fort sympathique.
la piscine de l’hôtel
Nous poursuivons notre « visite » de la ville dans l’hôtel, dont certaines parties sont de véritables « havelis » : le hall d’entrée, le restaurant, et certaines chambres. C’est bien chouette. Un vieil indien, qui a attiré notre attention sur les chambres peintes de l’hôtel, nous demande quelque rémunération. Manque pas d’air le vieux.
hall d’entrée de l’hôtel
certaines chambres sont plus havelis que d’autres !
On finit par faire un nouveau tour sur les toits. C’est fort sympathique, on voit bien la ville la nuit, et il y a un temple en face où les hindous entonnent un chant quelque peu discordant. La soirée est en fait plutôt agréable jusqu’à ce qu’Audrey se fasse traîtreusement attaquer par un cerf-volant.
dîner aux chandelles au restaurant de l’hôtel
On finit par aller au restaurant de l’hôtel, parcequ’à l’accueil ils nous ont dit qu’il y aurait des danseuses. Bon, en vrai, il y avait un musicien et une chanteuse. Et en plus, elle avait 90 ans. Je me suis senti un peu eu. Mais bon, le repas était plus que correct ; il y avait même un cuisinier qui faisait des pâtes à la demande devant nous, et qui s’est vu chaleureusement féliciter par un des convives.

Le 10-11-2009 => BIKANER

Le lendemain, on décolle pour Bikaner, notre prochaine destination. Située à … 4h30 de Mandawa. Pas la porte à côté quoi. Le chauffeur, qui parait déçu qu’hier nous ne soyons pas entré dans une des havelis de Mandawa, nous arrête dans un petit village à proximité qui est lui aussi bien fourni en havelis.
une haveli sur la route
Il y en a d’ailleurs des superbement bien rénovées, et habités par des riches indiens. Bon, évidemment, on est resté dans la cour d’entrée : on allait pas s’incruster chez les gens !
Après, on part pour de bon, et on se coltine un brouillard à couper au couteau. Seule solution pour avancer : se coller derrière un camion, comme ça si y’a un véhicule en sens inverse, y’a des chances que ça soit lui qui se le paie. Quand le brouillard fini par se lever, on se retrouve sur une belle route envahit par des véhicules lents (des chameaux), et des camions surchargés d’herbes (derrière, ils ont une toile tendue remplie d’herbe deux fois large comme le camion, c’est assez impressionnant). Malgré toutes ces embûches, on finit par arriver sains et saufs à Bikaner, perle du désert, point de départ des safaris dans les dunes (c’est un bon backup si Jaisalmer est trop loin). Notre hôtel : le palais Lallgarh, qui est ni plus ni moins que le palais de l’actuel maharaja (qui occupe la partie « privée » de l’hôtel).
notre hôtel : le Lallgarh Palace
L’hôtel est un immense complexe de salles finement décorées, parfois avec un goût douteux (le maharaja est un chasseur …), et rempli de photographies de la famille royale. Deuxième observation : l’hôtel est méchamment sur-staffé : le personnel passe son temps à rouiller dans les couloirs et taper le bout de gras. Impossible de passer dans un couloir sans tomber sur un employé qui rouille gentiment. Mais qui sera bien entendu près à t’aider au besoin, en échange de quelque généreux pourboire.
notre « suite »
Notre chambre est fermée par un cadenas, et est composé d’un petit salon, d’une chambre, et d’une petite salle de bain. Il y a environ 12 mètres de hauteur sous plafond. Notre fenêtre donne sur d’immenses jardins intérieurs. C’est assez cool quoi. En plus, on habite à deux pas de la piscine. Que demander de plus ?
On a pas tant que ça le temps de profiter, car dès le début de l’après-midi, un guide vient nous chercher pour nous faire visiter l’Attraction de Bikaner : le fort Junargarh.
Junagarh Fort
En fait, c’est immense château fort n’est ni plus ni moins que l’ancien palais du maharaja, qu’il a récemment délaissé pour le Llagarh Palace. Ce gros château tout rouge n’a jamais été pris par ses ennemis, ce qu’on peut facilement comprendre ne voyant ses murs (même si en vrai, c’est surtout parce que c’est la croix et la bannière d’assiéger une ville située au milieu du désert). A l’entrée, deux chose que l’on retrouve partout dans les fort indiens : des pointes sur la porte à hauteur de tête d’éléphant, et des mains gravée qui commémorent les sati. Le mot peut paraître exotique et mignon, et il veut dire « pure ». Sympa, non ? En fait, il désigne l’immolation (volontaire ?) des épouses de guerriers et maharajas après que leurs maris soient morts au combat. Rassurer-vous. Cette pratique est interdite depuis 1987. En théorie.
la cour utilisée pour la fête de Holi
La cour principale du fort contient une belle fontaine italienne en marbre blanc. Cette cour est utilisée pour l’une des fêtes hindou les plus populaires, où les divers participants s’amusent à se balancer de la peinture à la gueule. On rigole comme on peut.
dans Junagarh
Sur l’une des tours, un artiste a peint diverses scènes commémorant les hauts faits d’un des maharaja. Vaincre un ennemi puissant ? Rassembler un harem important ? Inventer d’importants concepts théologiques ? Rien de tout cela. Il a fait creuser un canal pour ramener de la flotte, fait construire une gare ferroviaire pour relier à la ville à Delhi, et il a apporté l’électricité. Quelle petite frappe.
la fameuse salle bleue
LA salle la plus célèbre du palais, c’est la salle bleue, que le guide appelle bizarrement « palais des nuages » (ça reste une petite pièce de 20m²). Un maharaja, qui avait besoin de voir l’orage pour jouer de la musique sur un instrument bizarre et obsolète, fit peindre la salle de nuages et d’éclairs. Pour la saison sèche, comprenez. Cela dit, quand on voit les peintures (très belles au demeurant), il n’y a aucun doute que l’artiste n’a jamais vu d’éclairs de sa vie.
la salle du trône
Au rez-de-chaussée, il y a aussi la salle du trône, décorée chichement ( !), et qui servait pour les audiences. Remarquez l’abondance de miroirs, qui servaient à refléter la lumière des torches afin d’éclairer la pièce. Il s’agit bien entendu de miroirs belges.
couloirs derrière la chambre à coucher
Un petit escalier mène à un étage qui contient une petite cour, et les appartements royaux. Un lit bas (pour éviter qu’un assassin se cache sous le lit, et c’est vrai que ça rend cette cachette un poil challenge) pour le couple, et un autre lit pour la reine (pour les cas où le maharaja veuille un peu dormir seul, parceque c’est vrai que des fois, les reines, ça ronfle). A l’entrée des appartements, une superbe balançoire. Cela dit, impossible de l’utiliser : c’est la balançoire de Khrisna. Je doute que le bougre ne l’ai jamais utilisée, mais bon, le maharaja la garde au cas où il passe pour une visite surprise.
la piscine de l’hôtel
On part ensuite faire un rapide tour en ville. La vieille ville est entourée de remparts, et par la nouvelle ville. Premier arrêt : un magasin. Of course. Où l’on nous présente des tapis et soieries de la plus belles qualité, qui sont exportés en Europe pour le compte des marques les plus célèbres. Passage un tantinet casse couille mais on enchaîne sur une balade dans les rues … intéressantes. On pousse jusqu’à la porte de la ville, avant de faire marche arrière. D’une part, on ne passe pas vraiment inaperçu (ma barbe n’a pas encore assez poussée, sans doute), et avec la circulation chaotique, c’est pas non plus super agréable. On achète quand même un samossa pour 6 rupee (c’est presque gratuit), qui est assez bon (même si un poil épicé). ET on assiste à un grand moment de la ville indienne : les barrière de la voie ferrée se baissent … et les gens continuent simplement de passer ne dessus (piétons, cyclistes, motards,…). En même temps, à leur décharge, le train avait pas l’air d’arriver. De retours à l’hôtel, on profite un peu de la piscine (bon, l’eau doit être à 15 degrés, mais qui peut se vanter de se baigner en Novembre ?). Et on déguste un très bon repas à l’hôtel (même s’il a fallu un peu se battre pour commander à la carte, et pas se taper le sempiternel buffet). Demain … Jaisalmer !

Le 11-11-2009 => la route vers JAISALMER

On traîne pas spécialement le matin : une grosse journée de route nous attend puisque Jaisalmer est à 333 km de Bikaner, soit à … 6 heures de route. Normal. De la route, toujours de la route donc. On en profite pour regarder les (trop) (nombreux) camions qui roulent gentiment. Tout comme sur les autoroutes françaises, ces petit cabotins s’amusent parfois à se doubler, ce qui a un effet désastreux sur l’anarchie habituelle de la route. Mais on est prêt à tout pardonner aux camions indiens, parcequ’ils sont BEAUX.
beau comme un camion !
Le minimum, pour un camion, c’est d’avoir tatoué sur les fesses « Please horn ! » en lettres colorées. Parfois agrémenté d’un « User dippers at night ». C’est vraiment le strict minimum, la plupart ayant rajouté quelques dessins de bon aloi derrière, sur les côtés, et sur le devant. Sans compter les guirlandes, et les touffes de tissu noir contre le mauvais sort. Il y en a même qui ont customisé leurs jantes, c’est dire.
sur la route …
Au fur et à mesure qu’on avance, ça devient de plus en plus désertique. Bon, c’est jamais vraiment, le Sahara, les indiens ont une idée du désert en contradiction presque totale avec l’absence de plantes et d’habitations. Mais il y a clairement moins de monde. Et les gens commencent à habiter dans de marrantes petites huttes aux toits de chaume.
grues demoiselles
Sur la route, le chauffeur nous arrête dans un petit village (hum .. le terme est-il vraiment approprié ?), qui possède un minuscule plan d’eau envahit par des grues demoiselles. Ce sympathique volatile migre en hiver de Russie vers le Rajasthan, qui possède un climat plus sympathique, et se regroupe alors près des points d’eau, sans doute dans un but inavouable. En sus des oiseaux, le plan d’eau est régulièrement, envahit d’une part par les cars de touristes, et d’autre part par une horde de gamins qui cherchent à grappiller quelques roupees.
On repart peut de temps après, mais essentiellement pour se retrouver bloqués 15 minutes devant une voie ferrée. Le chef de gare a bien compris que le train devait passer à une heure précise, et a fermé les barrières. Le problème, c’est que le train, lui, a apparemment un problème avec la ponctualité. Des deux côtés de la voie ferrée, des véhicules piaffant d’impatience se sont mis à envahir les deux voies … je vous laisse imaginer l’Armaggedon lorsque les barrières se sont relevées. On finit par arriver à Jaisalmer, grande ville la plus à l’Ouest du Rajasthan, et donc la plus proche du Pakistan. Ce qui explique sans doute la grosse base militaire à deux pas de l’hôtel (qui pour le coup est encore à l’Ouest de Jaisalmer, à 150 Km de la frontière … glups).
notre hôtel : le Gorbandh Palace
Notre hôtel est un palais construit en … 1992 ! S’il reste sympathique, il manque quand même un peu de charme. Cela dit, il comporte tout le luxe moderne, et est aussi sur-staffé qu’il est possible de l’être. D’ailleurs, le soir nous dînons dans la restaurant hors de prix de l’hôtel, et il y a quatre fois plus de serveurs que de clients. A l’arrivée, on nous applique gentiment un petit point jaune sur le front (ce qui constitue une grotesque parodie de ce que font les indiens au temple), et on nous met un collier de fleur. Oui, c’est cliché. Oui, c’est ridicule. Mais ça fait quand même vachement plaisir !
Audrey après le chaleureux accueil à l’hôtel
Notons que la proximité de la base militaire nous a fait un peu flippé, quand on s’est rendu compte que des avions y décollait de façon tout à fait régulière et bruyante. Heureusement pour notre sommeil, les décollages ont le bon goût de s’arrêter le soir. Notons aussi que cet hôtel sera le seul à avoir TV5 Monde, ce qui nous permettra de nous rassasier de superbes séries québécoises. Dernier remarque, et promis que je m’arrête : on se cogne régulièrement des coupures de courant, ce qui met moyennement en confiance quand il s’agit de recharger la batterie de l’appareil photo. C’est apparemment le cas partout au Rajasthan : la production est insuffisante / pas assez bien régulée / artisanale.
Jaisalmer, dominée par son fameux fort
On a droit à un coucher de soleil sur les hauteurs. Guidez par le contact local de notre agence, un sympathique bonhomme à moustache, nous contemplons donc la ville d’une part, et le coucher de soleil d’autre part. La ville est magnifique … les guides n’avaient pas mentis. La plupart des bâtiments sont couleur sable, ce qui explique vaguement pourquoi la ville est surnommée « Golden city » (ville en or). Elle est surplombée par son fort, espèce d’immense château de sable.
zoom sur le fort de Jaisalmer
Le fort est bien entendu un « must see ». Notre sympathique ami essaie même de nous faire croire qu’il s’agit d’un des 15 endroits à voir avant de mourir. Reste que l’endroit est sympathique.
coucher de soleil sur le désert
Une fois le soleil couché sur le désert, on rentre à notre hôtel (situé quand même un peu loin du centre), pour profiter un peu de notre hôtel. Demain, on ira voir la ville !

Le 12-11-2009 => JAISALMER

Aujourd’hui … grosse journée ! On démarre par Gadi Sagar, un lac artificiel sacré bordé de temples hindous et de ghâts. La religion locale est basée sur un nombre assez impressionnant de Dieux, et sur des étendu d’eau sacrée utilisée pour les ablutions, la vaisselle, la lessive, la baignade, etc. Le problème, c’est pour pratiquer une religion comme celle là au milieu du désert. Alors bon, ils ont bien construit des lacs artificiels (comme celui là), mais la majeure partie du temps ils sont à sec. Là il y a de l’eau … mais pas beaucoup non plus ! Y’a quand même un type qui nourrit les poissons. Il s’agit de poissons-chats sacrés, qui sont nourrit par toute la population. Autant dire qu’ils sont nombreux, gras, et que dès qu’un type balance des trucs dans la flotte, apparaît soudain un véritable sol vivant de bouches ouvertes. C’est proprement immonde.
lac sacré de Gadi Sagar
Chose amusante, une courtisane fit construire une porte sur la route qui mène au lac, contre l’avis du maharaja, qui s’estimait déshonoré s’il venait à passer sous une porte construite par une personne avec aussi peu de vertus. Le Maharaja pensa détruire le bâtiment, mais la courtisane, maligne qu’elle était, avait fait construire un temple de Khrisna au dessus de la porte. Et ici, on casse pas les temples ; c’est pas un sujet de rigolade.
Pour parler vite fait de religion Hindou, elle est principalement basée sur la roue du Karma et les incarnations successives (qui font que d’une part, les animaux sont relativement sacrés, et d’autre part, si t’es méchant dans cette vie-là, tu aurais une future vie de merde incarné en lézard ou en mouche). Elle est aussi basée sur trois deux principaux (sachant qu’il y en a toute une palanquée derrière) : Brahma, le Constructeur. Mais bon, force est de constater qu’après avoir fait le monde, il a pas fait grand-chose d’autre que se toucher. Vishnou, le Préservateur. Il a été pas mal utilisé pour récupérer des héros locaux, voir les responsables de religion concurrente. Voui, c’est un peu sioux, mais globalement les Dieux peuvent avoir plusieurs avatars. Du coup, Khrisna (espèce de dragueur invétéré, mais aussi Dieu de l’Amour …) et Rama (espèce de guerrier super fort) sont des incarnations de Vishnou. Aussi, Bouddha est la 7ème incarnation de Vishnou. C’est un poil facile, surtout quand on sait que l’enseignement du Bouddha est justement d’échapper à la chaîne des réincarnations, donc de se barrer du système et des Dieux qui vont avec. Enfin bon. Le dernier Dieu de la tripartite est Shiva, le Destructeur. On connaît mieux sa femme, Kâli, ou Dûrga. Oui, les Dieux ont des femmes, qui elles aussi ont plusieurs avatars divins ou de personnages divinisés. Pas facile facile tout ça. Enfin, parmi la palanqué d’autres Dieux, certains sont plus populaires que d’autres. Ganesh, le Dieu à tête d’éléphant, est le premier de tous les Dieux (tripartite comprise) ; il représente la prospérité et la réussite ; c’est (de très très loin) le plus populaire. Hannuman, le Dieu singe, est aussi pas mal représenté.
au pied des remparts du Fort
On se dirige ensuite vers le Fort. On longe les remparts jusqu’à l’entrée. Le vieille ville est contenu dans le fort qui est situé sur une petite colline. Elle est entourée par la nouvelle ville, qui parait quand même pas si nouvelle que ça. A l’entrée du fort, il y a le palais du maharaja (en rénovation et inhabité puisque le gus a construit un autre palais dans la nouvelle ville). Et le palais de la maharani. La maharani, c’est la femme du maharaja. Le fait qu’elle est son propre palais ne devait pas simplifier leur vie sexuelle, mais bon.
l’ancien palais du Maharaja
A l’intérieur des remparts, la balade est plutôt sympathique : la ville regorge d’échoppes, de boutiques et d’hôtels. C’est ultra touristique, mais ça reste assez chouette ces bâtiments en pierre dorée, et on est pas spécialement emmerdé par les vendeurs. Sur la plupart des maisons, il y a une belle peinture blanche de Ganesh ; apparemment, c’est une annonce de mariage, posée par les propriétaires lorsqu’ils sont passés à l’acte et on commencé à occuper les lieux.
dans le Fort : arrivée sur les temples Jain
L’un des lieux importants du Fort est le complexe de 5 temples Jain. On en visite deux ; il faut enlever ses pompes, ce qui me fait une nouvelle fois regretté de ne pas avoir, pris mes tongs. Les Jains, c’est une religion dérivée de l’hindouisme. Ils ont 24 Saints Hommes, qui ont décrits les grands principes de la religion. C’est ces types là qui sont vénérés dans les temples. Ils ont gardé le principe de la réincarnation, mais ont poussé le truc jusqu’au bout : ils sont strictement végétariens, et essaient au possible de ne pas tuer d’animaux (même des insectes). Ils sont pour cela très respectés par les hindous, qui ont toujours aimé les gens un peu fêlés. Il y a deux courants : dans l’un les prêtres sont habillés en blanc. Dans l’autre, les prêtres se baladent à poil, et balaient le sol devant eux pour être sûr de ne pas écraser la moindre bête. Non, on n’en a pas croisé.
dans le premier temple Jain
L’architecture des temples Jain est absolument sublime : divers piliers finement sculptés (de la vraie broderie) supportent une voûte d’une seule pierre sculptée elle aussi de divers motifs. C’est franchement sympathique. Il y a même un petit étage où l’on peut se balader pendant que des prêtres nettoient les idoles et essaient de soutirer du fric aux autres touristes.
deuxième temple Jain
On enchaîne avec un deuxième temple, juste derrière. Le temple ouvre à 11h pour les étrangers, mais notre guide négocie, et on entre à 10h55. Truc amusant, les femmes qui ont leur règle n’ont pas le droit de rentrer dans le temple, car elles risquent de compromettre le pureté de du lieu saint. Cela dit, y’a pas grosse vérification à l’entrée (pis je vois pas comment ils pourraient faire). Et statistiquement, 1 femme sur 4 est « impure ». Ca fait réfléchir sur la pureté du temple …
dans le deuxième temple Jain
Le deuxième temple est plus grand, et construit selon le même principe d’architecture finement ciselée du premier. On ne traîne pas spécialement, et on part se balader dans le dédale de ruelles de la vieille ville. Ruelles qui sont elles aussi envahies par les vaches sacrées, ce qui pose quand même quelques problèmes d’hygiène. On monte sur le toit d’un hôtel pour avoir une belle vue sur Jaisalmer, puis on repart en direction de la nouvelle ville. En chemin, notre guide nous amène dans un temple hindou fréquenté uniquement par des locaux.
dans un temple hindou
Le temple est très coloré … ça change des bâtiments jaunes ! Une fois sorti, on va à pied dans la nouvelle ville. Les choses à voir, c’est les havelis. Très différentes de celles de Mandawa : si le principe est le même (maisons somptueuses de riches marchands), elles ne sont pas peintes, mais construites en pierre dorée finement sculptée. Oui, un peu comme les temples Jains. Il y en a toute une palanquée dans le centre. Il y en a même une dans laquelle on a pu entrer. Elle était en rénovation, mais on pouvait quand même aller à l’intérieur et monter sur le toit.
une haveli
Toit qui donne d’ailleurs une belle vue sur la ville et le fort. Après, le guide nous amène à une vieille coopérative, où on essaie de nous refourguer d’énormes coffres et meubles en bois, ainsi que moult tissus. La spécialité de Jaisalmer ! Mais bon, en vrai, le tissu, c’est la spécialité de toutes les villes indiennes. Seul intérêt : on peut aussi monter sur le toit profiter de la vue !
Audrey & Manu devant Jaisalmer
Ensuite, nous allons visiter les cénotaphes royaux en dehors de la ville. Quand je dis « en dehors », en vrai, c’est au milieu du désert, dans un champ d’éoliennes. Qu’est-ce qu’un cénotaphe ? C’est un monument mortuaire, élevée en l’honneur d’une personne disparue (ici en l’occurrence des maharajas), mais qui ne contient pas de corps. Ben oui, dans la religion hindou, les morts sont brûlés, et leurs cendres dispersées dans le Gange. Le cénotaphe marque parfois l’endroit de la crémation. D’ailleurs, à l’entrée du site, il y a deux endroits brûlés correspondant aux deux dernières crémations, en attente de cénotaphe.
les cénotaphes royaux
Le tout est quand même assez mignon, puisqu’il s’agit de petites huttes en pierre dorée sculptées et érigées au sommet d’une colline. Style apparemment hindou et/ou moghol (donc musulman) … jamais vraiment compris la différence, mais les guides sont toujours super fières d’avoir les deux styles.
dans les cénotaphes
Dernier truc : dans les petites huttes, il y a une pierre tombale avec des dessins. Les petits bonhommes avec une moustache et une épée représente le maharaja disparu (c’est des rajputs, donc des guerriers). Et à coté, les petites bonnefemmes en robes représentent … ses femmes. Des fois, y’en a jusqu’à 5-6 quand même. Quels gourmands ces maharajas.
On s’arrête rapidement pour un repas sympathique mais épicé, et on passe dans le centre pour retirer de l’argent à un DAB. Et là, ça devient carrément challenge. Nous découvrons un nouveau problème en Inde : la monnaie est tellement dévaluée que tous les DAB sont généralement vidés en fin de matinée. Voir plus tôt. On en essaie pas moins de trois, désespérément vides. Au troisième, il faut dire que devant nous un indien retire 20 000 rupee par liasses de billets de 100. Ca prend un certain temps … et ça vide la machine plus sûrement qu’une choppe de bière.
On finit par rentrer à l’hôtel profiter un peu de la piscine. L’eau est à 15°, mais peu importe. Il faut savoir souffrir. A 17h30, on re-décolle pour Gadi Sagar, sans guide. On veut profiter du coucher de soleil.
coucher de soleil à Gadi Sagar
ça fait quand même du bien de se balader par soit même de temps en temps. Le site est en plus relativement vide, et le coucher de soleil fort sympathique. On croise des porcs, particulièrement laids (puisqu’ils sont roses, poilus, et avec un groin tout fin). Apparemment, il y a plein de porcs sauvages en Inde (c’est d’ailleurs pas les dernier que l’on va croiser). Ils n’appartiennent à personne, ils sont juste là pour nettoyer les bords de route. Vous me direz, on a pas vu de camions poubelles ou un quelconque service de voirie.
Puis, on va dans le centre ville. On quitte notre chauffeur, que l’on retrouvera à 21h, et on se balade dans les rues de la ville. C’est assez sympa. On achète des tongs au marché couvert, et on pousse la promenade jusque dans le ville haute. Là, on se pose dans un sympathique petit resto local au dessus de la porte d’entrée du fort, qui a une vue magnifique sur les remparts.
dîner romantique au pied des remparts
On est dehors, assis sur des coussins, avec une petite table basses pour nous deux, une chandelle, et la vue. C’est top romantique. En plus, le pain aillé est assez bon. Oui, le restaurant s’appelle « Little Italy », et propose des plats locaux d’inspiration italienne. Des pâtes quoi. En même temps, la ville haute regorge de resto italiens. Ceux là on aussi un autre resto à Lassi (boisson à base de lait) qui s’appelle « Bhang Shop », est qui est assez peu conseillé par nos guide. Apparemment, y’a pas que du lait dans le « magic lassi ». Sur la route du retour, on se fait accoster par un clodo qui insiste pour se faire payer un coup à boire à Jodhpur. Une fois rassuré sur notre bonne volonté, et ayant apparemment constaté qu’on tétait à Jaisalmer, et non Jodhpur, ce sympathique indien s’en alla de son côté, satisfait. Mauvaise surprise à l’hôtel : notre chambre est envahie par un nuage de moustique. Le désert, c’est plus ce que c’était.

Le 13-11-2009 => MANWAR resort

C’est partit pour une journée plutôt inintéressante. Au lieu d’aller directement à Jodhpur, certes éloigné, mais plus intéressant, on se paie le luxe d’un arrêt à mi-chemin au beau milieu du désert. Le programme français proposait un safari en jeep dans le désert. Le programme local le propose toujours, mais à nos frais. Vu l’état de notre cash après le fiasco ATM de Jaisalmer, c’est plutôt pas gagné. L’hôtel, « Manwar resort », est en fait au milieu de nulle part. Pas été facile de le trouver sur google earth. Il ‘agit un hôtel cossu qui rappel un village du désert : petite (enfin, pas tant que ça) huttes en bois, sol sableux, parties communes avec coussin et dessins de touareg, etc.
une hutte du « Manwar resort »
Assez sympa. Y’a même une mini reproduction de désert derrière l’hôtel avec un jardin. L’illusion est presque parfaite … reste que le « désert » est entouré de grillage et qu’on voit la route. Comme prévu, le safari est complètement hors de prix. Deux options : jeep avec pelletée de touristes, puis dromadaire pour 2 heures. Ou juste dromadaire, pour 30 minutes. Tout ça pour environ 4 fois le prix du marché, et pour environ bien plus que le cash qu’il nous reste. Mais bon. De toute façon, Audrey ne veut pas monter de dromadaire (et dans un sens, elle a raison : il parait que ça fait mal aux fesses). Le temps d’avaler un sandwich, et on sort faire un tour. Pas évident, parcequ’en dehors de la grosse route de béton devant l’hôtel, y’a vraiment rien. On part donc en s’éloignant de la route, sur un petit chemin. Au loin, des habitations, des champs, et une école. Ca parait calme et tranquile. Beaucoup trop tranquile en fait, car nous allons découvrir à nos dépend qu’il s’agit d’une jungle impitoyable habitée par les animaux les plus féroces qui soient : des ENFANTS. L’école a beau être loin, et mon déguisement d’indien au point (ma belle barbe d’une semaine a fière allure. Bon d’accord, c’est ridicule), une horde de vils garnements quittent aussitôt leur inactivité scolaire pour nous coller aux basques. Ils nous demandent des stylos et du shampoing, et là il faut bien avouer qu’il s’agit de choses qu’on transporte rarement avec nous. De toute façon, les guides sont unanimes : il ne faut pas donner, d’une part pour ne pas encourage la mendicité des enfants, et d’autre part parce ces petits salopiaux s’empressent de revendre stylos et shampoing pour récupérer de la tune. Ils nous demandent des rupee, nous parlent en indien, pestent, nous menacent verbalement, puis avec des pierres. Bref, une balade on-ne-peut-plus sympathique, comme on aimerait en faire tous les jours (si on met de côté le risque de lapidation ?). Et comme ils n’ont pas l’air de vouloir lâcher l’affaire, c’est nous qui faisons piteusement demi-tour, en marche rapide vers l’hôtel. Oui, nous avons dû fuir. Mais bon. L’ennemi était plus nombreux, et plus motivé. Nous arrivons sous l’œil amusé de notre chauffeur, qui n’a rien raté de l’affaire.
Audrey sur la Dune
Il nous conseille d’aller plutôt voir de l’autre côté de la route, où il y a un village qui reçoit régulièrement des cars de touristes. Ça nous dit moyennement, mais le long de la route il y a aussi une immense dune. Et sur cette dune, il n’y a personne, ce qui est exactement ce qu’on recherche.
nos amis du désert
Derrière la dune … le désert, à perte de vue. Bon, comme d’habitude, c’est un désert moyennement aride, avec pas mal de plantes. Mais c’est globalement du sable avec des broussailles, et si c’est pas encore le Sahara, ça se rapproche quand même suffisamment de l’idée qu’on peut avoir du désert. Petite balade sympathique (cette fois-ci), avec troupeaux de chèvres, de moutons, et même quelques dromadaires pour seule compagnie.
petite pause piscine
De retour à l’hôtel petit tour à la piscine. Comme prévu, l’eau est glacée. Mais bon.
repas avec musicos
Le soir, on a droit à un repas aux chandelles, comme au bled (quoique. Je me demande s’ils ont des chandelles au beld ?). Buffet, musiciens assis par terre, danseuses du ventre. Bref, le show habituel pour papys / mamies.

Le 14-11-2009 => JODHPUR

Le matin, petite séance voiture, puisque Jodhpur n’est qu’à 2h30 de Manwar Resort. On arrive donc assez rapidement, et on trace vers les jardins de Mandore. Prévu au programme de l’agence française, mais pas sur celui du guide. Nous voilà donc livré à nous même … ça fait un peu peur, mais c’est pas plus mal. Le chauffeur nous dit de faire attention aux singes, qui seraient assez agressifs. Il aurait sans doute mieux fait de s’abstenir, puisque nous n’en avons croisé aucun, au grand désespoir d’Audrey !
temples dans les jardins de Mandore
A l’entrée du parc, quelques musiciens qui essaient de vendre (sans grand succès) leurs services, mais après on est assez tranquile. Les jardins sont assez grand, il y a un canal (à sec) qui entoure des cénotaphes et des temples (jains ?), partiellement en rénovation. C’est assez sympathique. Le parc est aussi envahi par des classes de jeunes collégiens … mais à notre grand soulagement, ils nous ignorent superbement. Le truc qui nous intéresse vraiment (enfin … disons qui m’intéresse vraiment), c’est le Hall des Dieux et des Héros.
Audrey au Hall des Dieux et des Héros
Il s’agit d’une galerie contenant moult statues de Dieux et de Héros hindous (d’où le nom ?) en stuc, très colorés et parfaitement kitch. J’adooore. On repart finalement à l’hôtel, histoire de prendre notre chambre et aller casser la croûte avant la visite de l’après-midi. L’hôtel est fort sympathique, fort luxueux, et composé de petites cabanes avec lits de 2*2 mètres et écran plats 16/9ème. Sympa quoi. Mais bon. Ce qui déchire vraiment, c’est la piscine avec jet d’eau, moulin, et grotte cachée derrière des chutes.
la piscine de l’hôtel !
On va dîner au restaurant « On the rocks », à deux pas (même proprio que l’hôtel). Repas expédié histoire de nous laisser le temps de profiter un peu de la piscine ! (oui, l’eau est encore et toujours froide). L’après-midi étant consacré à la visite du fort Meharangarh, qui surplombe la ville. Visite avec guide, puisque cette fois-ci il a bien voulu se joindre à nous (en même temps, s’il venait pas cet après-midi, l’aurait pas été payé).
fort Meharangarh
Le fort est surtout impressionnant par ses dimensions. La muraille est immense ! Soit disant jamais conquis … on nous raconte une sombre histoire de bagarre entre les maharajas de Jodhpur, Udaipur et Jaisalmer (ou Bikaner, chaiplus), à propos, d’une fille. Je sais plus qui a gagné, mais la plupart des forts se targuent de n’avoir jamais été conquis, donc y’en a au moins un qui bluffe.
les murailles du fort
Dans le fort, il y a l’ancien palais du maharaja (le bougre en a construit un récemment à la sortie de la ville, et l’a transformé partiellement en hôtel de luxe). Il s’agit d’un immense complexe de divers bâtiments sculptés. C’est assez chouette, et toute une partie a été transformée en musée (selles d’éléphant du maharaja, épées et haches du maharaja – dont de superbes épées-pistolet –, balançoires des enfants du maharaja – dont une électrique –).
dans le fort, le palais …
Au cœur du palais, on visite la chambre à coucher du maharaja. Dessins érotiques au plafond, normal. Par contre, il y a aussi des boules de noël (de Belgique, encore ?!), ce qui est un poil plus bizarre. ‘Fin bon.
chambre à coucher du maharaja
L’autre gros intérêt du palais, c’est la vue sur le quartier bleu. En fait, c’est à cause de ce quartier (assez limité, mais très très bleu) que Jodhpur s’appelle la « ville bleue ».
la ville bleue !
Il s’agit du quartier des brahmans (les prêtres, la classe dominante). Il y a une obscure raison religieuse derrière le choix de la couleur, mais apparemment ça repousse aussi les moustiques, comme quoi c’était quand même des malins ces brahmans.
Après la visite du fort, nous redescendons vers la ville, puisque notre guide veut nous emmener au marché qui entoure la tour de l’horloge.
tour de l’horloge et place du marché
Cette tour a été construite par les anglais, et est entourée par un immense marché dans lequel on peut trouver tissu, légumes, épices, dentistes de rue (véridique), … C’est assez sympa. J’aime les marchés. Déjà, on est pas spécialement emmerdé par les vendeurs, et en plus, le choix est immense.
le marché
On en profite pour se trouver des épices indiennes dans une sympathique boutique recommandée par le guide du routard. Il y a du curry pour poisson, du curry pour poulet, du curry pour légume, … mais pas de curry pour bœuf. Bizarre. Bon, pour avoir essayé les épices au retour à Paris … ça arrache quand même bien la gueule.
Retour à l’hôtel, re-piscine. Il faut dire qu’elle est géniale. Et re-repas au On the Rocks, parceque le repas de midi était top, et que le resto de l’hôtel et son buffet nous tentait pas des masses.
notre premier lassi du voyage … On The Rocks !
Découvertes à On the Rocks : Raita, sorte de fromage blanc aux épices assez bon, pas du tout pimenté, et qui permet d’éteindre le feu si le choix du plat principal est plus malheureux. Et le Lassi, LA boisson nationale, à base de yogourt. C’est plutôt bon, et celui de Jodhpur est assez réputé (j’ai envie de dire à raison, même si à ce stade on en avait pas bu avant). Demain, grosse journée route. 8 heures pour rejoindre Udaipur … aie aie aie.

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Semaine 2