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Film affiche Commentaire
Interstellar Je me suis pris une grosse claque. Les qualités de visionnages étaient excellentes (salle Imax), mais pas forcément évidentes (vo sans sous-titre). Ça n’a pas gêné plus que cela ma compréhension du film, même si je suis passé à côté de certains dialogues. Le film se voit clairement en 3 parties (sans compter la toute fin). La première partie se passe sur une Terre mourante. Cooper est un ancien pilote de la Nasa devenu fermier, dans une terre ravagée par le manque de précipitation et les tempêtes de poussière, et sur laquelle les hommes sont en manque crucial de nourriture. Cette partie-là est un peu longue mais indispensable pour bien poser les enjeux du film et le personnage de Cooper, ainsi que sa relation avec ses enfants (et sa fille en particulier). Le rythme volontairement lent montre la stagnation de l’humanité et la mort imminente de celle-ci. Le point fort du film, c’est l’émotion. Les scènes entre Cooper et sa fille son bouleversantes. Matthew McConaughey est absolument extraordinaire. On ne pourra pas dire qu’il a volé son Oscar. J’ai aussi été bluffé par Mackenzie Foy (qui joue sa fille). Le reste du casting est globalement assez bon (et de qualité – Nolan se permet de faire jouer Casey Affleck une petite dizaine de minutes). Le film est un peu sur la corde raide. Il est dans l’émotion sans tomber sans le sentimentalisme. Il est dans l’explication scientifique sans être pompeux. Il est dans la découverte sans perdre de vue son récit. C’est aussi une grande force du film : toutes les scènes participent au récit, rien n’est gratuit ou juste visuel. La seconde partie, c’est le voyage spatial de Cooper et l’exploration de nouveaux mondes. Visuellement, c’est sublime. Le rythme s’accélère aussi et on commence à avoir une montée en puissance et pas mal d’action. La dernière partie, c’est le climax du film. C’est aussi là que Nolan explique une bonne partie de son histoire et nous montre enfin le génie narratif que l’on avait pu découvrir dans Memento et Inception. C’est le Nolan que j’aime, à 1000 lieux de la trilogie Batman qui avait vraiment laissé de côté la partie histoire. Bien entendu, le film n’est pas exempt de défauts. La musique de Zimmer tout d’abord, omniprésente, trop forte, et presque insupportable (j’ai de plus en plus de mal avec Zimmer). L’image peut être à tomber de sa chaise, et peut être aussi parfois très très laide. Je n’aime pas trop le parti pris sur le visuel des robots (même si je salue l’originalité). Mais globalement, j’ai été emporté par l’histoire, les personnages et l’émotion. Interstellar est un grand film de Science-Fiction ; il faudrait que Nolan ne fasse que ça en fait
Le Vent se lève Chaque fois que je vois un Miyazaki au cinéma, je me prends une claque. Le Vent Se Lève est un ovni dans la carrière du cinéaste, mais il ne fait pourtant pas exception à cette règle. Plus adulte que les films précédents, il se place pourtant dans la continuité de Ponyo (qui était tout aussi magnifique). Le dessin est toujours sublime, et la musique du fidèle Joe Hisaishi est encore une fois originale et très belle. Le film est à la fois poétique, émouvant et mélancolique. On commence par un passage qui rappel les anciens films du réalisateurs (notamment le Château Ambulant), comme pour faire un lien qui ne serait plus visible par la suite. Jiro est un rêveur, et le film passe comme dans un rêve. Mais régulièrement, des passages ou des personnages ancrent le récit dans la réalité. L’histoire est ainsi parsemé d’un double discours, qui à la fois rendent le personnage principal extrêmement sympathique, et aussi mettent en avant ses choix - égoïstes, qui ont des conséquences tragiques. . Les autres personnages sont aussi tous très réussis, volontaires et parfois drôles. Bien sûr, l’histoire de Jiro s’inscrit aussi dans l’Histoire, avec la mutation du Japon au début des années 1900 et le passage du Moyen Âge à l’ère industrielle. Miyazaki en profite pour mettre ses thèmes favoris : le monstre de la guerre qui détruit tout, le conflit nature / industrie, le rêve et le merveilleux. Le film est tellement riche que c’en est presque enivrant. Il est surtout très émouvant, l’histoire d’amour est très belle (c’est la première fois que j’en vois une dans un Miyazaki ?), mais c’est la tristesse qui l’emporte tout au long de la seconde partie. Le vent se lève, et détruit tous les rêves du personnage principal. Il faut pourtant tenter de vivre, avec ses regrets.
Les Gardiens de la Galaxie I can't believe I'm taking orders from a hamster.
Ce film prouve une nouvelle fois que le niveau des adaptations Marvel est fluctuant. Et là, c’est plutôt tout bon, principalement grâce au partit pris du film. C’est un space opera, hommage aux films des années 80 (Star Wars, mais aussi l’ensemble de la Production Amblin), qui fait la part belle à l’humour et au second degré. C’est un pur film de geek assumé et drôle, qui repose sur ses personnages et ses répliques-qui-tuent. Le film ressemble en fait beaucoup à Avengers, mais je le trouve encore plus réussi (en grande partie parceque la partie portnawak à la fin est plus maitrisée). Ici, pas de superstar, pas de superhéros torturé, mais une équipe de personnalités bien marqués. Pour ne pas dire de crétins finis. C’est ça la grande force du film ; deux des Gardiens ont la puissance intellectuelle d’une méduse endormie, et le reste n’est pas beaucoup plus brillant (la seule à sauver, c’est la fille, mais malheureusement niveau puissance pure elle est un peu à la ramasse ). On joue alors beaucoup sur l’autodérision, les insultes gratuites, le comique de répétition, et l’absurde. En ce sens, la musique très année 80 (la playliste est d’ailleurs extra) toujours en décalage avec le propos joue énormément. Les acteurs sont tous plutôt corrects (après, y’en a deux en images de synthèse et les autres sont tellement grimés qu’il est aussi impossible de les reconnaitre). L’histoire, sans être incroyable, permet de mettre en place les enjeux (mise en place de l’équipe des Gardiens). Certaines parties auraient mérités un peu plus d’attention (la fin – toute la partie ou Rocket Raccoon est ‘sérieux’, et certaines répliques), mais globalement, le film donne bien la patate et est très rafraichissant. Il faut dire qu’il ne verse jamais dans le pathos, le sérieux ou la violence. Enfin, le début du film (la première scène, poignante et foret, et la scène avec le titre du film, très amusante) est vachement bien. Bref : il faut aller voir ce film. Ne serait-ce que pour Rocket Racoon. Vous avez vu combien de films avec un raton laveur cette année ?
The Grand Budapest Hotel Je suis plutôt client de Wes Anderson ; le peu que j’en ai vu (La Famille Tenenbaum, Fantastic Mr. Fox et surtout The Darjeeling Limited) m’avais bien plu. Ce nouveau film est haut en couleur, et constamment dans l’humour décalé et le grotesque. Sans jamais tomber dans le ridicule, et sans que le casting ne surjoue de trop (enfin, la plupart du temps ).Il sait aussi rester assez léger, surtout à la fin, qui est d’une mélancolie et d’un pessimisme assez glaçant. Du coup, ça ne fonctionnera pas forcément pour tout le monde, mais perso j’ai kiffé. Le film a aussi un rythme incroyable et une narration extrêmement claire, alors qu’il eu été si facile de se perdre dans le récit. Les acteurs sont tous assez incroyables, Ralph Fiennes en tête. Le film se permet enfin un défilé de pastiche (évasion de prison, film d’horreur) assez poilant. Je valide.
Edge Of Tomorrow On pourra penser ce que l’on veut de Tom Cruise, mais il sait choisir ses films, et c’est un sacré bon acteur. Après Oblivion l’année dernière, il le prouve une nouvelle fois dans ce film de Science-Fiction qui ne manque pas d’ambition. Le pitch est relativement simple : des Aliens débarquent sur Terre et occupent l’Europe. Les hommes arrivent à répliquer grâce à un exosquelette (un film avec exosquelettes ne peut statistiquement pas être un mauvais film. C’est scientifique). Tout cela est expliqué assez rapidement et de façon très efficace au début du film, qui démarre sur le personnage de Tom Cruise. C’est un commercial dont le job est de promouvoir l’enrôlement des troupes, et qui va se retrouver en première ligne de la contre-attaque. N’ayant aucune expérience du terrain, il se fait massacrer, mais lorsqu’il meurt il se retrouve un jour dans la passé, et semble condamné à revivre encore et encore cette journée qui se termine inlassablement par sa mort. Une sorte de mix entre ‘Un jour sans fin’ et ‘Saving private Ryan’, partie débarquement. La grande force du film, c’est Tom Cruise – le film repose littéralement sur lui. Il semble avoir à peu près 20 ans de moins que son âge, et nous livre une performance tout à fait remarquable, qu’il soit un vendeur lâche et pleurnichard ou un super soldat. Le deuxième point fort, c’est l’histoire qui est assez bien foutue et cohérente, et ne verse pas dans le trop compliqué. Sûr que ça change de XMen : Days of the Future Past. Les scènes d’actions sont aussi assez bluffantes. On en prend plein la tronche sur les plages de Normandie. C’est aussi assez agréable lorsque le film se renouvelle et nous emmène dans la campagne ou en ville. Les parties ‘revécu’ sont aussi assez bien traitée, on n’a pas l’impression de revivre 50 fois la même scène ou de s’emmerder. Enfin, Liman arrive à créer des liens entre ses personnages – et c’est plutôt fort avec les reboots qui pleuvent tout au long du film. Surtout, l’histoire entre Tom Cruise et Emily Blunt est très bien rendue (encore une fois, principalement grâce à Tom Cruise). Bref ; les films de SF ne courent pas les rues, et celui-ci est un foutu chef d’œuvre, alors foncez !