Film |
affiche |
Commentaire |
Manchester by the Sea |
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On reconnait un drame réussi à l’émotion qu’il arrive à déclencher. Et c’est le cas ici, avec un homme brisé qui retourne vers sa ville natale pour s’occuper de son neveu. La relation entre les deux hommes et le quotidien à Manchester est entrecoupé de blashback, souvenirs du personnage principal. Il faut le reconnaitre, l’histoire est assez balane, et le récit aussi – celui d’un homme brisé confronté à son passé et qui essaye de se reconstruire (ou pas d’ailleurs). La mise en scène est plutôt chouette – les images sont très belles, la ville est filmé avec beaucoup de réussite. Je suis moins fan des morceaux de musique classique à fond dans les scènes d’émotion, ( d’autant que le son était vraiment trop fort dans le ciné ). La grosse réussite du film, ce sont déjà ses personnages. Celui de Lee Chandler, déjà, littéralement habité par Casey Affleck, qui traine sa gueule de chien battu tout au long du film, et qu’on a envie d’aimer malgré son attitude et son renfermement. Celui de Patrick aussi, le neveu, qui forme un contraste avec son oncle qui est absolument détonant. Le film sait prendre son temps, pour installer ses révélations et ses personnages, le tout sans que l’on ressente de longueur (ce qui est une belle performance pour un film de 2h20). Enfin, le film remporte vraiment mon suffrage grâce à l’intelligence de son scénario. On est toujours à deux doigts de la facilité, du mélo à deux francs cinquante, sans jamais y sombrer et en restant toujours réaliste. On arrive à croire à l’histoire, parceque qu’on croit aux choix et aux réactions des personnages. Et le réalisateur de nous balader entre les souvenirs joyeux, et le drame irréparable, entre la joie et la mélancolie. Le traitement du deuil est … original, à tous points de vue. Ça fonctionne assez bien grâce à quelques scènes coup de poing – j’étais au bord des larmes lors de la scène au poste de police. Et que dire de la scène où la fille de Lee lui demande : « Daddy, can’t you see we’re buring ? » . L’intelligence du film, c’est aussi ça : c’est de nous permettre de nous identifier au personnage et de se demander ce qu’on aurait fait si cela nous été arrivé. Je suis sorti groggy. Après, c’est quand même un peu déprimant |
Train to Busan |
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Plus qu’un film de genre, Train to Busan est un véritable blockbuster, avec des moyens assez impressionnants que ce soit en terme de décors, d’effets spéciaux ou de nombre de figurants. On pense à un autre film coréen se passant dans un train (Snowpiercer), mais aussi à World War Z, qui traite du même sujet avec des moyens similaires. J’ai quand même une grosse préférence pour les figurants, Vs les effets numériques que l’on a pu voir dans WWZ. Mais là où le film américain ne tient plus la route, c’est sur l’histoire. Ce qui est plutôt ironique, le film étant tiré d’un roman magnifique. WWZ nous fait suivre un Brad Pitt super héros, qui combat l’épidémie de zombis et fini par la vaincre à grand renfort de Pepsi Cola. Le spectacle était au rendez-vous, mais le placement produit était vraiment trop appuyé, et surtout l’histoire m’avait vraiment laissée sur ma faim. Ici, c’est très différent. Yeon Sang-ho se concentre sur son pitch, qui est celui d’un père divorcé qui doit amener sa fille à son ex-femme. Evidemment, il est amené à raccrocher divers personnages (dont un clodo, mais pourquoi y-a-t-il toujours des clodos dans les films Coréens ?), tous plus ou moins grossiers / caricaturaux. Mais l’action ne s’éloigne jamais beaucoup de ses deux personnages principaux, qui sont assez soignés. En partant d’un pitch assez bateau, et en utilisant la structure somme toute classique d’un film catastrophe, Yeon Sang-ho parvient à sublimer son matériel de base grâce à un scénario assez intelligent, avec pas mal de trucs attendus – mais qui fonctionne assez bien je trouve – et quelques bonnes surprises. La photographie est superbe, et la mise en scène regorge d’idées plutôt sympas, et le film m’a vraiment touché. Certes, c’est parfois appuyé, mais ça marche, et j’ai un peu pris une claque. Par contre, ça fait un peu peur |
Rogue One |
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Nous y sommes allés avec mon petit neveu (son père lui avait promis de l’emmener), et il a bien aimé mais nous avons trouvé le film vraiment trop violent et trop sombre pour lui – c’est sans doute le plus sombre de la saga. La 4D (et même la 3D) sont franchement inutiles dans ce film – encore plus que dans l’épisode 7. C’est probablement la dernière fois qu’on prend la 4D. Le début est vraiment bordélique, et j’ai dû attendre un certain temps avant d’avoir le générique. Et ce n’est même pas le générique de Star Wars ! Normal, c’est un spin off. Dommage tout de même, car j’aurais aimé avoir le générique original sur grand écran. Ça se ressent aussi sur la musique, constituée de nouveaux morceaux dans la lignée des musiques de la saga. J’ai pas du tout aimé : ça manque de thème accrocheur et de mélodie, c’est un peu de la soupe. Pas super aimé la première planète non plus. Les décors sont chouettes. La scène de guerre urbaine est assez chouette aussi, mais on aurait pu faire mieux avec le background Jedi je pense, et l’intrigue patine un peu je trouve. Par contre, je trouve que le film décolle vraiment avec la deuxième planète – qui a un climax particulièrement savoureux, et où l’intrigue et les personnages que l’on a mis tant de temps à introduire peuvent vraiment dévoiler tout leur potentiel. Pas autant accroché à la dernière planète. J’aime bien le fait de nous montrer une île paradisiaque, c’est nouveau et c’est fun. Les scènes d’actions sont top et à la hauteur de la saga. Après, ça reste une gosse scène d’action où ils font tout péter, l’intérêt reste très visuel. Niveau intrigue, je trouve cet opus particulièrement réussi. C’est neuf, déjà, et en ce sens c’est mieux que l’épisode 7. Ça montre aussi des côtés que l’on n’avait pas vu jusqu’ici dans la saga (le côté bureaucratique de l’empire, et le côté obscur de l’Alliance Rebelle). Niveau personnage, c’est assez stéréotypé, mais ça fonctionne assez bien (en tout cas sur l’équipe de héros, et sur le méchant, même s’il est largement moins bien que Kylo Ren). Mention particulière au moine aveugle, que j’aime beaucoup. Le film fait aussi pas mal de fan service, mais pas trop. Enfin … sauf sur Vador. Je pense sincèrement que l’on aurait pu s’en passer. Mais ça n’enlève rien au plaisir. Film réussi donc, et qui a tout à fait sa place au sein de la saga Star Wars. Peut-être pas aussi inoubliable que l’épisode 7 mais ça reste bon |
The Nice Guys |
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Après un Iron Man 3 que j’avais trouvé très léger, le créateur de l’Arme Fatal revient à ses premiers amours : le buddy movie d’action. L’action se passe à Los Angeles, dans les années 70, et le film s’inspire librement de polards noirs tels que LA Confidential et Daliah Noir. Ce dans le sens où le film traite d’une enquête menées par un détective privé, la plupart du temps la nuit, dans une ville corrompue, violente, désabusée et cynique, si possible dans le milieu du cinéma et/ou du porno. Là où le film se démarque totalement de ses prédécesseurs, c’est qu’il joue à 100% la carte de l’humour. En mettant en scène un vrai antihéros, déjà. Le personnage joué par Ryan Gosling est un looser, un vrai. Il est mauvais, incompétent et crétin du début à la fin du film, n’étant sauvé de diverses situations que par une chance incroyable – mais le plus souvent, il est sauvé par ses propres maladresses. On a donc une belle enquête dont on pardonnera les quelques facilités et incohérences, car le scénario est plutôt intelligent et fun. Le tout ponctué de quelques punchlines et bon jeux de mots. Malgré un début assez poussif, une fois le duo formé, ça marche plutôt bien. La paire Gosling / Crowe fonctionne très bien – surtout Gosling en fait, qui fait le pitre de bout en bout. Mais c’est surtout grâce au troisième élément du duo (oui, je sais, ça ne veut rien dire) que le film décolle vraiment : la fille de Gosling (dans le film) entretient un lien très particulier avec chacun des deux personnages et est un magnifique personnage de cinéma. Responsable d’ailleurs de plusieurs belles scènes – je pense notamment à celle où elle demande à Russel Crowe si c’est un homme bien. Bref : des belles scènes d’actions, de l’humour, des punchlines, y’a tout ce qu’il faut. Y’a même des nanas à poil |
Le monde de Dory |
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Finding Nemo n’est pas mon Pixar préféré, mais force est de constater qu’il était efficace et drôle. Faire une suite près de 13 ans plus tard est un pari assez risqué. D’autant que cette fois-ci l’action est centré sur le personnage de Dory, qui était relativement secondaire dans le premier opus, mais plutôt savoureux et qui avait beaucoup plu au publique. Le titre anglais fait beaucoup moins sens (en effet, il n’est jamais vraiment question de ‘trouver Dory’, sauf pour l’intrigue secondaire concernant Marin et Nemo), mais bon. J’ai été plutôt agréablement surpris par l’ensemble : c’est bien fait, le publique est assez large : les enfants voit une grande aventure avec des poissons (il n’y a pas de « méchant » et très peu de scènes qui font peur), et les adultes, à défaut du contenu, peuvent se rattraper sur les blagues. Car le film est vraiment très drôle , ça faisait longtemps que je n’avais pas autant ri au ciné. On aurait pu craindre qu’un film centré sur Dory soit répétitif et replié sur lui-même ; ce n’est pas le cas. Les nouveaux personnages sont aussi très réussi (je pense principalement au poulpe qui est très bien utilisé). Mon fils a passé la seconde partie du film à imiter le sonar de chaiplusquel poisson. Bref, belle réussite ! |
Les Animaux fantastiques |
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J’avais plutôt pas mal d’amour pour les Harry Potter réalisés par Yates. Mise en scène certes classique, mais efficace et la photographie était très chouette. Il est donc à la réalisation de ce spin off écrit par Rowling, et dont le personnage principal est Norbert Dragonneau, un magicien anglais qui aime les animaux magiques. L’action se passe à New York, un bon bout de temps avant les évènements racontés dans Harry Potter, et n’a d’ailleurs aucun lien avec la série si ce n’est que ça se passe dans le même monde (et qu’il y a quelques références à un magicien maléfique qu’avait combattu Dumbledore dans sa jeunesse). Le tout est plutôt bien écrit ; l’histoire est intelligente et fait la part belle à ses personnages, sans négliger le fil principal. J’ai un peu de mal avec les enjeux, mais ça reste très correct. La photographie est encore une fois magnifique, les décors et costumes sont très chouettes, et on est vraiment en immersion pendant 2h13. Je n’ai pas vu passer le temps. La grande force du film, ce sont ses personnages, Dragonneau en tête. J’ai découvert Eddie Redmayne avec le film, et il est formidable. Il arrive à rendre sympathique un personnage discret et renfermé. Dan Fogler est aussi très très bien, ainsi que le cast féminin. Ca fait aussi toujours plaisir de voir un Colin Farrell bien utilisé. Le film fait la part belle aux fameux animaux fantastiques sans que cela fasse trop bestiaire, ou que cela porte préjudice aux personnages ou à l’intrigue. Une belle réussite ; vivement la suite ! |